La propagande anti-Roms de
Valls : un flot de mensonges et de démagogie
Manuel Valls persiste et signe
dans sa croisade contre les Roms. Il a déclaré sur BFM TV que « les évacuations
[de bidonvilles] se poursuivront. Ces démantèlements sont un impératif,
notamment pour lutter contre les phénomènes délinquants et mafieux, les
trafics, l'exploitation de la misère qui s'y greffent ».
Fort du soutien d'une partie de sa
majorité qui, de Vaillant, ancien ministre de l'Intérieur socialiste, à Gérard
Collomb, maire de Lyon, ont signé une tribune pour abonder dans son sens, il
continue à faire l'amalgame scélérat entre pauvreté et délinquance et à
cautionner les préjugés racistes. Il prétend que les Roms ne peuvent pas
s'intégrer en France, mais feint d'ignorer qu'une grande partie d'entre eux
sont complètement intégrés, ont acquis pour certains la nationalité française
et ce depuis bien longtemps.
Les
Roms qui arrivent en France depuis environ vingt ans fuient maintenant les pays
de l'Est européen, du fait de la situation économique mais aussi parce qu'ils
connaissent une montée de l'extrême droite. Partout, en Roumanie, en Hongrie,
en Serbie, la situation des Roms s'est détériorée avec la crise et ce sont ces
gens poussés par la misère qui arrivent, démunis de tout. Leur nombre en France
est pourtant faible par rapport aux autres pays européens. Le pays compterait
394 campements totalisant environ 17 000 personnes, dont 4 300 enfants.
C'est surtout l'accueil qui leur est
réservé qui les empêche de s'intégrer véritablement, tout d'abord en se
trouvant un travail. Comme tous les ressortissants roumains ou bulgares, les
Roms ne peuvent avoir accès qu'à 291 métiers bien spécifiques, et il faut
encore que le patron acquitte une taxe de plus de 800 euros pour pouvoir les
embaucher. C'est un frein indiscutable, mais cela l'est encore plus lorsque le
ressortissant ne peut pas produire d'adresse. Cette loi particulière devrait
prendre fin en 2014, mais l'aggravation du chômage ne permettra guère aux Roms
d'en bénéficier. Or, disposer d'un travail régulier, et donc d'un salaire,
constitue un élément décisif pour l'intégration.
La situation des Roms n'a donc cessé de
se dégrader et l'arrivée de la gauche au pouvoir n'a rien changé. D'après
Amnesty International, durant le premier semestre 2013, 10 000 personnes ont
été évacuées de leurs campements de fortune. Il n'est pas rare que, dans une
même année, des familles soient expulsées plusieurs fois. Dans ces conditions,
il n'est pas étonnant que deux tiers des enfants ne soient pas scolarisés et
que ceux qui le sont subissent de fréquentes interruptions. Comment s'intégrer
dans ces conditions ?
Manuel Valls n'ignore rien de tout cela,
mais estime plus profitable de cultiver des préjugés crasseux, quitte à
apporter ainsi sa pierre à la consolidation de l'extrême droite.
Aline URBAIN
Je me rendrai au rassemblement de ce soir vendredi à 18 heures devant la mairie d'Argenteuil pour protester contre la propagande anti-Roms de Valls et de ceux qui le soutiennent. Je serai présent pour marquer qu’il existe dans la population des femmes et des hommes scandalisés par des prises de position que l’on avait plutôt l’habitude d’être le fait de la droite et de l’extrême-droite.
D.MARIETTE