lundi 10 juin 2013

On ne peut « interdire » le fascisme, il faut le combattre

Depuis le meurtre infâme de Clément Méric par quelques nervis fascistes, le gouvernement étudie une éventuelle dissolution du groupuscule d’extrême-droite dont ils sont proches. C’est aussi ce que réclame le Parti Communiste, Mélenchon et d’autres à gauche.
     Cela revient à demander à Valls et à d’autres de ses pareils, qui défendent avec zèle les intérêts des classes dominantes, de protéger les militants et les travailleurs, immigrés ou non, qui pourraient à l’avenir être la cible de l’extrême-droite.
     Le lutte contre le réel danger que représente la montée de l’extrême droite et de ses idées est une chose trop grave et trop sérieuse pour qu’on se satisfasse de l’illusoire paravent qui consiste à faire croire que l’évocation de la République et de la loi suffise à nous en protéger.

Rappel du communiqué du jeudi 6 juin de Nathalie Arthaud :
Après l’assassinat d’un jeune militant de gauche par des nervis d’extrême droite
Des nervis d’extrême droite ont battu à mort, hier à Paris, le jeune militant de gauche Clément Méric, 18 ans.
     Cela fait plusieurs mois que, à la faveur des manifestations contre le mariage homosexuel, l’extrême droite plastronne et s’enhardit. Même si le Front national condamne ces violences, les uns et les autres partagent les mêmes idées. Leur objectif à tous, c’est une dictature anti-ouvrière, où les Roms et les sans-papiers, les syndicalistes, les militants de gauche et d’extrême gauche, les homosexuels seraient pourchassés et réprimés. La droite, dont de nombreux dirigeants viennent de cette mouvance, est toute prête à pactiser.
     Les skinheads comme ceux qui ont assassiné le jeune militant de gauche sont des barbares. Pour l’instant, ils ne constituent pas des troupes de choc contre le mouvement ouvrier mais ce serait une naïveté de ne pas préparer les travailleurs et les militants de gauche les plus conscients aux luttes politiques contre l’extrême droite que le développement de la crise peut engendrer.
     Pour faire face à la montée d’un tel danger, il n’y a rien à attendre d’un gouvernement de gauche, quel qu’il soit, quel que soit son président ou son premier ministre. Il sera tout aussi impuissant devant l’extrême droite qu’il l’est devant la politique patronale. Seuls les travailleurs, s’ils sont soudés et se battent consciemment et collectivement pour imposer des mesures de survie peuvent représenter une force qui représente un espoir pour l’ensemble des couches populaires. Et seule une telle force sera capable de balayer le danger de l’extrême droite. Contribuer à ce que ces idées se renforcent dans la classe ouvrière et les classes populaires est une tâche urgente.

…(suivait l’appel de Lutte Ouvrière qui s’Associait au rassemblement parisien du soir)

Délégation de service public : Vinci… ou autre : méfiance méfiance

Lors du prochain conseil municipal du 24 juin, le contrat de la future délégation de service public du stationnement doit être votée. Il est proposer de confier celle-ci au mastodonte du BTP et des parkings Vinci. Pour éclairer la lanterne des futurs usagers, deux exemples de gros lots échus dans l’escarcelle des actionnaires de cette entreprise : deux articles extraits de numéros passés de notre hebdomadaire.

Ile-de-France : l'A86 est bouclée, Vinci touche le gros lot

Il est désormais possible de faire le tour de la petite couronne parisienne sans quitter l'autoroute A86. Les travaux de ce super-périphérique long de 80 kilomètres, qui avaient débuté il y a plus de quarante ans, se sont achevés avec la construction d'un tunnel long de 10 kilomètres, dont le dernier tronçon, entre Vaucresson et Versailles, vient donc d'ouvrir au trafic.
     Ce tunnel, baptisé Duplex, a été présenté comme un exploit : construit sur deux niveaux, chacun pour un sens de circulation, il supprimerait les risques de collision frontale. Interdit aux poids lourds et aux deux-roues pour des raisons de sécurité, il permettrait aussi de relier en dix minutes les villes de Rueil et Versailles, alors que le même trajet, effectué en surface, prend au moins 45 minutes.
     Notons tout d'abord qu'il est socialement aberrant qu'un tel ouvrage, un équipement déterminant pour les déplacements de millions de Franciliens, ait pris tant de temps pour être achevé. Car la question n'était pas tant de le construire que de trouver une solution... compatible avec les intérêts privés des propriétaires de terrains et d'immeubles situés dans cet Ouest parisien chic et cher, et avec les blocages d'élus flattant une clientèle électorale qui voulait bien d'une super-rocade, pourvu que nuisances et inconvénients l'accompagnant (pollution, bruit, emprise au sol des accès, etc.) soient rejetés dans les communes voisines.
     C'est ainsi, d'abord pour ménager cette somme d'intérêts, qu'il a finalement été décidé d'enterrer le dernier tronçon de l'A 86, une attention à laquelle n'ont pas eu droit des banlieues moins favorisées, qui sont donc parcourues en surface par cette autoroute.
     Mais ceux qui ont eu droit à un super-traitement de faveur, ce sont finalement les actionnaires de Vinci, un géant du BTP dont une filiale, Cofiroute, a reçu la concession de ce tunnel pour 75 ans. En vertu de quoi, Cofiroute peut facturer jusqu'à près de un euro du kilomètre le fait d'emprunter son tunnel !
Certes, il existe un tarif dégressif, mais seulement pour les abonnés, le coût même de l'abonnement n'étant amorti, dit-on, qu'à partir de vingt aller et retour par mois.
Ce tunnel est peut-être un exploit technique, mais sûrement une autoroute pour riches. Et un racket scandaleux imposé aux automobilistes au seul profit des actionnaires de Vinci.
                                                                   
                                                                       Pierre LAFFITTE


Aéroport Clermont-Auvergne : le groupe Vinci ramasse la mise

Depuis 1972, la gestion de l'aéroport de Clermont-Auvergne était assurée par la Chambre de commerce et d'industrie de Clermont-Ferrand.
     Celle-ci s'est désengagée en 2008, prétextant des difficultés financières. La gestion a alors été confiée au Syndicat mixte de l'aéroport Clermont-Auvergne, le Smaca. Le financement du fonctionnement de l'aéroport s'est quant à lui trouvé intégralement à la charge des collectivités territoriales. La région a été le principal pourvoyeur avec 40 % des fonds apportés, le département et Clermont-communauté se partageant les 60 % restants.
     Alors qu'en 2008 il y avait environ 170 employés à l'aéroport, il n'en restait que 135 à la fin de l'année 2009, dont 39 risqueraient de voir leur emploi supprimé dans le cadre d'un nouveau plan de suppressions de postes envisagé par le nouveau gestionnaire.
     Le Smaca ayant fait un appel d'offres aux entreprises privées pour assurer la gestion de l'aéroport, c'est le groupe Vinci qui a obtenu la concession. Après avoir touché une première enveloppe de 1 640 000 euros en 2008 simplement pour une simple étude, puis une deuxième de 750 000 euros en 2009, ce groupe, qui est chargé de gérer l'aéroport dans le cadre d'une délégation de service public, commence par récolter l'argent public, puis entend supprimer des emplois.
     Les travailleurs de l'aéroport ne sont pas d'accord. Ils ont débrayé plusieurs fois et même fait une grève surprise sur une journée complète. Le Comité d'entreprise a refusé le plan de suppressions d'emplois, le CHSCT également, puisque les postes supprimés aggraveraient inévitablement les conditions de travail.
     Un nouveau Comité d'entreprise est prévu le 26 janvier. Même si le patron revoit ses prétentions à la baisse, proposant 37 puis 26 suppressions d'emplois, les syndicats ont déposé un nouveau préavis de grève pour ce jour-là. Les travailleurs sont bien décidés à ne pas se laisser faire. Ils ne voient pas pourquoi ils devraient faire les frais d'une restructuration permettant à Vinci d'engranger encore plus de profits.


                                                             Correspondant LO

Sous Obama comme sous Bush, les services secrets nous surveillent secrètement…

Après avoir révélé que l’opérateur téléphonique Verizon transmettait des centaines de millions de données téléphoniques de citoyens américains à l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), le journal britannique The Guardian a rendu publique l’existence d’un programme secret qui permet à la NSA et au FBI d’avoir accès aux serveurs de neuf géants américains de l’Internet, dont Microsoft, Yahoo !, Google et Facebook, pour y surveiller les activités d’étrangers. Ce programme, qui existe depuis 2007, mis en place par l’administration Bush, aurait été reconduit par Obama, qui avait été élu en critiquant ce genre de pratique.
     Gouverner, c’est mentir. Cet adage ne connaît pas les frontières.


dimanche 9 juin 2013

SNCF : grève des cheminots le 13 juin, solidarité des usagers, une seule classe ouvrière !



Pour des raisons diverses, le trafic SNCF a été très perturbé sur le réseau Saint-Lazare la semaine passée. La semaine qui vient, il le sera à nouveau autour de mercredi. Un préavis national de grève a été déposé pour la journée du 13 juin prochain par les principaux syndicats.
     Cet appel à faire grève intervient à un moment où les problèmes s'accumulent... autant que le ras-le-bol des travailleurs du chemin de fer.
     Ouvriers des ateliers de réparation, ouvriers qui travaillent sur les voies, contrôleurs, agents de conduite, agents des gares, tous les cheminots subissent la dégradation de leurs conditions de travail. Ce sont les horaires modifiés continuellement et sans avertissement, les jours de repos qui ne sont pas fixés suffisamment à l'avance, les emplois supprimés, le développement du travail de nuit, de week-end, les pressions permanentes de la hiérarchie sous prétexte d'augmenter la productivité, etc. Et cela, alors que les salaires, eux, n'augmentent pour ainsi dire pas, tandis que la SNCF annonce quelque 360 millions d'euros de bénéfice pour 2012. Une musique amère qui dira quelque chose à nombre de travailleurs usagers de la SNCF ou pas qui subissent des reculs identiques dans leur travail.
      Dans ce contexte, la réforme annoncée visant à transformer SNCF et RFF (qui s’occupent de la gestion des voies) en trois nouvelles entreprises ajoute pour les cheminots un élément d'inquiétude quant à l'avenir.

     On peut penser que la grève sera très suivie le 13 (c’est-à-dire dans les faits, à compter de 20 heures mercredi, jusqu’à la matinée du vendredi 14).
    Ce sont les employeurs qui ont besoin que nous soyons transportés. Si ce transport ne peut être assuré, c’est à eux, à leurs frais, de prendre les dispositions qui s’imposent.

Des cocktails Molotov contre des Roms



Vendredi, à Hélemmes dans le Nord,  trois engins incendiaires ont été lancés sur un « village d’insertion » de familles roms, sans faire heureusement, cette fois, ni blessé ni dégât.
       Ce village d’insertion est constitué de cinq familles installées sur un coin de parc depuis la fin 2012.
     Ces familles sont domiciliées au service social de la commune. Les enfants sont scolarisés. Un des papas a trouvé du travail.
     Voilà un bel exemple d’un soutien d’une commune en direction de la communauté Rom. C’en est trop pour des énergumènes racistes  qui tentent de les terroriser.
 


A propos des Roms, lire dans le numéro 152 de notre revue bimensuelle Lutte de Classe de mai-juin 2013  :
Hongrie – La spirale infernale de la surenchère nationaliste.
         En vente à Argenteuil au « Presse papier », avenue G. Péri      -2 euros-



Impôts : les intérêts du plus riche bien défendus

Un groupe de sénateurs vient de rendre public un rapport consacré aux dispositifs de défiscalisation dans les départements d’outre-mer (DOM). De l’UMP au PS, ils ont été unanimes à se prononcer en faveur de ces dégrèvements fiscaux car ils répondraient à un « besoin vital » du fait, ajoutent-ils, d’une situation sociale « explosive ».
     Sauf que les premiers à bénéficier de ces niches ne sont pas les populations des DOM, mais les investisseurs locaux ou issus de la métropole.
     Hollande avait promis de supprimer ces niches fiscales qui permettent à une minorité de riches de diminuer très sensiblement leurs impôts. Parions qu’on va assister encore une fois à une reculade de sa part !

samedi 8 juin 2013

Elus : Une transparence peu souhaitée

Après l’affaire Cahuzac, le gouvernement avait promis une loi sur la « transparence des élus ». Mais pour nombre de députés, de droite, mais aussi socialistes, pas question de faire connaître l’étendue et la source de leurs revenus. Ces députés ont donc décidé que le patrimoine des députés serait consultable en préfecture mais interdit de publication, sous peine de poursuites pénales. Pour faire bonne mesure, ils ont décidé le lendemain de supprimer l’interdiction, pour les députés, d’exercer certaines professions qui avaient été jugées incompatibles avec leur fonction pendant la durée du mandat, et de supprimer aussi tout plafond de revenu. Cela concerne les avocats d’affaires, par exemple. 

     Ces élus ont donc réussi à imposer jusqu’à présent au gouvernement le maintien de leurs assez coquets privilèges. Mais quand les salariés se battent pour défendre leurs emplois, c’est-à-dire leur seul moyen d’existence, ce sont les premiers à les montrer du doigt et à condamner leur « égoïsme » ou leur « corporatisme ».

Dassault : extraits du bulletin Lutte Ouvrière de l'usine d'Argenteuil, le 5.06.13.

Touche pas au grisbi
La DG n’a pas terminé une première attaque contre la participation qu’elle annonce déjà la suivante. Dans les deux cas, il s’agit pour elle de faire payer par les travailleurs les remises d’impôts dont Dassault bénéficiait jusqu’à présent. Fini donc les déclarations généreuses sur la répartition des bénéfices : les impôts, c’est pour nous !
     Il est vrai que la famille Dassault s’est toujours largement abreuvée de l’argent de l’Etat, en laissant aux autres le soin de remplir les caisses.

Après les salaires… la participation
C’est en vantant les mérites de la participation que Dassault a fait pression sur les salaires depuis bientôt 25 ans, en les maintenant au plus bas. C’est la participation qu’il veut maintenant faire dégringoler.
     Pour maintenir notre niveau de vie, il faudra taper dans ses profits