Ikea : nouvelle journée de grève pour la feuille de paye
Samedi 20 octobre, dans plusieurs points de vente du groupe suédois
d'ameublement Ikea, les employés se sont mis en grève pour dénoncer
notamment la baisse de leur prime d'intéressement et la
faiblesse des salaires et réclamer l'embauche de personnel.
À Franconville (Val-d'Oise), le magasin était fermé à 16 heures. À
Gonesse (Val-d'Oise) et à Thiais (Val-de-Marne), un seul niveau était en
activité. À Avignon, Lille ou Saint-Étienne, les
travailleurs n'ont pas travaillé de toute la matinée. À Plaisir et
Vélizy (Yvelines) et à Montpellier, il y a eu diverses perturbations. Au
total, un tiers des 29 magasins de l'enseigne ont été
touchés par la grève, parfois à 80 %.
Depuis qu'il existe, l'intéressement est un mode de rémunération
aléatoire. Comme pour les primes, mieux vaudrait qu'il soit intégré au
salaire et pas utilisé comme une carotte qu'on agite sous le
nez des salariés. À plus forte raison en cette période où les salaires
ne compensent plus la hausse des prix. Comme tous les travailleurs, les
employés d'Ikea ont de quoi être insatisfaits, et encore
plus s'ils ne sont pas assez nombreux pour assumer les tâches
quotidiennes. C'est d'autant plus choquant que le groupe familial Ikea,
leader mondial de la distribution d'ameublement, a claironné avoir
engrangé en 2011 des profits records, en hausse de 10 %.
Mais la priorité du groupe n'est pas d'augmenter les salaires de ceux
qui ont contribué à ces résultats, ni d'embaucher d'autres salariés,
mais d'investir trois milliards d'euros dans ses points de
vente, et 1,5 milliard pour se donner bonne image en investissant dans
le solaire et l'éolien, et produire ainsi l'équivalent de sa dépense
actuelle en énergie.
Ikea prétend vouloir satisfaire 95 % de ses employés, 95 % de ses
fournisseurs et 70 % de ses clients et être perçu « comme une entreprise
qui assume ses responsabilités sociales et
environnementales ». La grève du 20 octobre aura en tout cas montré que
la satisfaction du personnel serait d'autant plus grande si ses employés
pouvaient regarder leur feuille de paye sans colère, ce
qui n'est pas le cas.
Jacques FONTENOY