vendredi 28 septembre 2012

CIMB : du petit sous-traitant à la grosse entreprise, une seule classe ouvrière !


A propos de notre article sur ce blog concernant la grève à la CIMB d’Argenteuil, nous avons reçu un commentaire de remerciement, dont nous extrayons le passage suivant : « Il est bien pour une fois que lorsqu'on parle de grève, on parle des PME qui travaillent pour le compte de multinationales en industrie aéronautique !! ».
     Je surenchérirai sur ce terrain : pour nous, si les travailleurs appartiennent à des entreprises bien séparées, il n’y a qu’une classe ouvrière. Si l’on creuse un peu, le combat des uns est lié à la situation des autres. Cela l’est d’autant plus dans la longue chaîne de sous-traitance, où les travailleurs sont techniquement divisés, mais où ils contribuent à la réalisation du seul même produit.
     Cela est particulièrement clair dans l’aéronautique comme dans l’automobile.
     La lutte d’un des éléments de la chaîne, si petit soit-il doit être celle de tous les travailleurs de cette chaîne.
     Vive la lutte des travailleurs de CIMB ! La victoire de travailleurs de cette PME sera celle de tous !

Espagne : manifestations contre l’austérité


Ces deux derniers jours, des milliers de personnes ont manifesté à proximité du Parlement à Madrid, pour protester contre la politique d’austérité, se heurtant violemment à la police qui a chargé et tiré des balles en caoutchouc.
     Malgré la répression, les manifestants ont occupé la rue. Les manifestations qui se succèdent à Madrid et dans d’autres villes d’Espagne montrent que la population laborieuse, les jeunes, ne sont pas prêts à accepter l’austérité qu’on essaye de leur imposer.

Seine-Saint-Denis : déjà des classes sans instits : un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière N°2304 (en vente lors de nos permanences sur Argenteuil et à la Librairie des écoles, bd Léon Feix)


Seine-Saint-Denis : déjà des classes sans instits

Le nouveau directeur départemental des services de l'Éducation nationale de Seine-Saint-Denis, anciennement appelé inspecteur académique, s'est félicité de connaître une rentrée scolaire « exemplaire ».
     Évoquant les effectifs des enseignants dans le primaire, il déclarait : « Nous avons plus de personnel, avec une centaine de postes créés. Nous avons 23 professeurs supplémentaires dans le premier degré et 6 postes de conseiller principal d'éducation. » On ne sait pas si ce responsable départemental s'est laissé emporter par le nouveau titre ronflant de sa fonction ou si l'arithmétique du nouveau ministre de l'Éducation nationale - qui a feint d'oublier que cette année encore 13 000 postes avaient été supprimés - l'a convaincu, mais la réalité est moins rassurante : il manque près de 285 postes de professeurs dans le département pour assurer un fonctionnement normal.
     Dès la rentrée, les instituteurs remplaçants avaient été nommés sur les postes vacants, tant et si bien qu'il n'existe plus aucun volant de remplaçants sur le département. À tel point que les inspecteurs ont lancé un cri d'alarme et écrit à Peillon pour l'alerter sur la situation. Car le nombre de remplaçants s'avère déjà insuffisant, et des classes se retrouvent sans enseignant. Et la situation ne peut que s'aggraver, comme le dénonce un inspecteur sur une circonscription du département. Il est en effet prévu que trente personnes partent en congé maternité sous peu, et l'inspecteur ne dispose sur cette même circonscription que de vingt remplaçants, qui sont déjà en poste !
     Les parents d'élèves se mobilisent. Dans une école d'Aulnay-sous-Bois, une maman proteste puisque, dix-huit jours après la rentrée, son enfant n'a eu que deux jours d'école ! À Robert-Doisneau à Saint-Denis, qui compte 300 élèves, il n'y a pas de directrice depuis la rentrée. Il manque deux enseignants en maternelle à Bagnolet.
     Tout cela était prévisible. La Seine-Saint-Denis, qui connaît une montée démographique, a vu le nombre de ses enseignants diminuer d'année en année. Et, contrairement à ce que déclarait le directeur académique, ce sont bien treize postes de maîtres et 38 postes de Rased (des instituteurs qui viennent aider les élèves en difficulté) qui ont été supprimés sur le département, alors qu'il y a 22 000 élèves en plus. Dans ce département qui cumule les difficultés sociales, on devrait au contraire allouer des moyens supplémentaires en effectifs, donc en moyens financiers.
     Les syndicats enseignants appellent à faire grève le 11 octobre. On peut regretter qu'ils ne se joignent pas à la manifestation du 9 octobre, tant les problèmes du monde du travail sont aujourd'hui étroitement liés. Mais, dans tous les cas, il faut exiger le recrutement d'enseignants. C'est urgent !
                                                                                                   Aline URBAIN

jeudi 27 septembre 2012

Montebourg : faire du bruit pour faire oublier les licenciements à Peugeot


Ces derniers jours, le ministre du « Redressement productif », Arnaud Montebourg, s’est livré à des dénonciations des constructeurs coréens et de leurs méthodes de   «dumping social", annonçant qu’en visitant le Mondial de l’automobile, il ne s’arrêterait pas devant leurs stands. Hyundai et autres doivent en trembler d’effroi !
     Ces déclarations sur le « patriotisme économique » servent à faire oublier que le gouvernement ne fera rien pour s’opposer aux milliers de licenciements programmés par le groupe Peugeot, pourtant bien de chez nous !

CIMB : en grève totale depuis trois jours

Après quinze jours de débrayage sans résultat, les salariés de "Chaudronnerie industrielle moderne de Bezons" sont en grève totale depuis mardi. Leur atelier de la zone industrielle du Val-Nord est à l'arrêt.Les grévistes réclament une augmentation de 1,75 euro de salaire horaire, et un 13ème mois. Il y a cinq ans qu'ils n'ont pas été augmentés.
    Cette entreprise est devenue un des maillons d'un groupe qui travaillent pour les grandes multinationales de l'industrie aéronautique.
     Bref, cette question de "coût de la vie" pour ces travailleurs peut être réglée sans problème, à la mesure de l'argent qui circule dans ce secteur.

Aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle : jusqu'où va la sous-traitance (un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière n°2304)


Si, dans la zone de Roissy aéroport bien des activités sont sous-traitées, dans la location de voiture, c'est scandaleux !
    De grandes sociétés comme Hertz ou Sixt ont sous-traité des activités comme le nettoyage de leurs véhicules à Autobella, un petit patron qui fait lui-même appel pour une partie de son activité à TSP... lequel ferait la même chose en faisant appel à un recruteur !
Il est habituel à Roissy de voir la sous-traitance s'insinuer partout, afin d'obtenir des coûts inférieurs et d'imposer au personnel des conditions de travail dégradées et des salaires plus bas. Mais dans ce cas, il faut avouer que cela dépasse tout. Cette situation est connue depuis l'été et à la mi-septembre, un rassemblement s'est tenu au parking du terminal 2 F à l'appel de la CGT, devant les loueurs Hertz et Sixt.
      Des travailleurs ont témoigné devant la presse, en protestant contre le travail dissimulé et le fait que des salariés travaillent sans contrat ni fiche de paie, avec des horaires élastiques allant jusqu'à 16 h dans la journée, des payes en liquide, etc.
Ces patrons de la sous-traitance sont visés par une enquête de l'Inspection du travail. Mais cela ne les empêche pas de faire pression sur certains salariés qui ont témoigné contre eux (menaces, déplacements...)
     Les loueurs ayant pignon sur rue comme Sixt ou Hertz qui eux, respectent les lois en apparence, jouent les innocents. Mais si la presse parle parfois de « patrons voyous », on le voit, en fait, ils sont tous à mettre dans le même sac !

                                                                                             Correspondant LO

REVLON-EPB-Bezons : non aux licenciements !

Voir l'article intéressant dans "Val d'Oise matin", le supplément du 95 du Parisien de ce jour jeudi. Voir également l'article de notre blog de ce dimanche 24.09.


"Le comité de défense de cette entreprise qui est soutenu par les organisations syndicales CGT et UNSA, a profité ce jour de la foire de Bezons pour diffuser un tract à la population. C'est bien volontiers que nous en extrayons les passages suivants : "La semaine dernière la direction nous annonçait la fermeture de l'usine de Bezons et le licenciement de la majorité des salariés du siège à Paris. Au total, 88 salarié seront licenciés
     L'entreprise EPB appartient au groupe Revlon et produit des cosmétiques. Ce n'est pas une petite entreprise mais un groupe de 5000 salariés qui existe dans le monde entier... Le groupe pour ces mêmes six premiers mois déclare plus de 100 millions de dollars de bénéfices. C'est dire que le groupe a largement les moyens de maintenir les activités et les emplois... Ces licenciements ne visent en fait qu'à accroître davantage les profits et satisfaire encore les actionnaires... Son objectif est de garder la marque Gatineau mais de produire ailleurs, sans doute à moindre coût, mais pas moins cher, pour le consommateur...
...La direction nous a informé de ses projets en même temps que la presse... Il n'y a aucune raison  que nous soyons les sacrifiés de ses choix stratégiques. Et nous comptons bien lui imposer de prendre en compte nos exigences."

Portugal : un article dans Lutte Ouvrière de ce jour. En vente à la "librairie des écoles "à Argenteuil, bd Léon Feix


Portugal : recul du gouvernement
Samedi 22 septembre, le gouvernement portugais a renoncé à augmenter de 7 % l'an prochain les cotisations sociales des salariés et à diminuer de 5,75 % celles des patrons. Celles des travailleurs devaient passer de 11 à 18 %, celles des patrons de 23,75 à 18 %, au nom d'une fausse égalité entre exploités et exploiteurs. Si le plan d'austérité gouvernemental est adouci, c'est dû à la récession économique qui frappe le pays, mais surtout aux manifestations de la population.
En mai 2011, la Troïka, c'est-à-dire l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, avait accordé 78 milliards de prêts au gouvernement du socialiste José Socrates. En contrepartie, la classe politique portugaise s'engageait à imposer davantage d'austérité aux classes populaires et des « réformes » législatives allant dans le même sens. Le gouvernement de droite qui lui succédait le mois suivant appliquait à la lettre cette politique, réduisant les salaires et les conditions de travail de tous les salariés, du public comme du privé, s'en prenant aux retraités, au système de santé et à la législation du travail, lançant de nouvelles privatisations.
Cette politique a fait croître de façon catastrophique le chômage et la misère. Il y a aujourd'hui plus de 15 % de chômeurs. Les prix des denrées de base se rapprochent des prix français ou allemands. Tous ceux qui ont de faibles revenus, retraités, chômeurs, salariés pauvres (le smic est en dessous de 500 euros), ont du mal à se loger et à se nourrir. Cette chute des revenus populaires s'est traduite par une baisse des achats et par une accentuation de la récession : au second trimestre 2012, le produit intérieur brut a reculé de 3,3 %. Du coup, même le patronat se plaint de l'austérité.
Les classes populaires ont dès le début protesté, répondant aux appels à manifester de la CGTP le 1er octobre 2011 puis des Indignés le 15 octobre, participant massivement à la grève générale appelée le 24 novembre par tous les syndicats, puis le 22 mars dernier par la seule CGTP, sans parler des nombreuses grèves dans les transports, la santé ou d'autres secteurs.
Les manifestations du samedi 15 septembre ont battu tous les records de participation. Les manifestations se sont déroulées dans plus de trente villes et ont rassemblé, selon les organisateurs, un million de personnes, aux cris de « Stop au terrorisme social », « Bientôt l'État volera les morts ». Ces manifestations seraient les plus importantes depuis le 1er mai 1974, cinq jours après la chute de la dictature salazariste. Elles ont été appelées par les réseaux sociaux, auxquels se sont ralliés des groupes d'extrême gauche et la CGTP. Elles ont réussi à diviser la coalition au pouvoir : le Parti populaire, très à droite mais démagogique et sensible à la pression populaire, a appelé à réviser les mesures d'austérité, sans aller jusqu'à abandonner les ministères qu'il occupe. La presse économique et d'information préconisait aussi le recul.
Toutes ces oppositions ont amené le président de la République à convoquer le Conseil d'État, un organisme consultatif qui comprend les anciens présidents de la République et diverses notabilités. Durant toute la réunion, des milliers de manifestants criaient « Voleurs, voleurs ! » sous les fenêtres du palais présidentiel. Le Conseil d'État s'est très majoritairement prononcé pour l'annulation des hausses de cotisations sociales pour les salariés et des baisses pour les patrons et a appelé le gouvernement à faire « des efforts pour que l'assainissement des finances publiques et les transformations structurelles de l'économie améliorent les conditions pour l'emploi, tout en préservant la cohésion sociale ». Ces notables voudraient l'austérité, mais sans la récession ni les protestations !
Le Premier ministre Passos Coelho a donc annulé hausses et baisses de cotisations sociales. Il s'est déclaré disposé à « étudier des alternatives » et à en discuter avec le patronat et les syndicats. Quoi qu'il sorte des négociations au sommet, la démonstration a été faite que c'est dans la rue que se décide l'avenir des classes populaires.
Vincent GELAS