lundi 27 février 2012

La Réunion : maigre bilan des négociations


À La Réunion, les accords entre le préfet, les collectivités territoriales et les représentants des compagnies pétrolières ont abouti à une baisse de 8 centimes sur l’essence. Celle-ci sera financée essentiellement par les collectivités locales, comme si cette baisse déjà bien ridicule ne pouvait être prise sur les bénéfices des compagnies pétrolières (Total et Shell). A cette mesure s’ajoute le gel ou de la baisse des prix de 40 produits de première nécessité dont on ne connaît pas même la liste, qui doit être négociée avec la grande distribution.
     Le préfet, au nom de l’État, a lâché le moins possible pour mettre fin à la colère de la jeunesse. Mais la situation reste explosive car il n’a en rien été répondu aux difficultés de la population et au taux de chômage particulièrement élevé parmi la jeunesse

Handicap : aider par la titularisation ceux qui aident


Les associations de parents d'enfants handicapés viennent d’organiser un « Grenelle de la formation et de l'accès à la vie sociale des jeunes handicapés ». Ils réclament un accompagnement de qualité. Ils déplorent que 7 ans après la loi de 2005, on soit toujours dans l'improvisation. Mais comment faire quand cette même Education nationale s’est fait remarquer par son absence et sa vive réaction à la tenue de cette réunion.
     Celle-ci a certes débloqué des budgets et créer des emplois d’Auxiliaires de Vie Scolaires qui accompagnent les enfants handicapés à l'école. Mais ce qui pose problème c'est le statut scandaleux de ces AVS qui sont des emplois dits « aidés » contractuels d'une durée maximale de 6 ans.
    Les parents réclament la création d’un vrai « métier d'accompagnant ». Il demande une formation en alternance débouchant sur une validation, et que l’on pérennise ces emplois.
      Des évidences qui ne sont pas du goût du ministère et du gouvernement.

Patron et licencieur de l'usine Albany : un communiqué de Nathalie Arthaud


Usine Albany de Saint-Junien : un patron escroc et licencieur

Pour une usine prétendument sauvée par le gouvernement, dix autres ferments. Dernier cas en date : jeudi dernier, les 133 salariés d’Albany de Saint-Junien (Haute-Vienne) ont appris la fermeture de leur usine de tissage ; la direction d’Albany France a fait cadenasser les machines et a demandé à la direction locale de prendre la fuite !
      Albany n’est pas une PME en difficulté : cette multinationale, qui compte 18 usines et 4300 salariés dans 11 pays, gagne de l’argent, mais en voudrait plus. L’usine de Saint-Junien a largement bénéficié des fonds publics : en 2004, la communauté de communes avait racheté ses anciens locaux, cédé un nouveau terrain pour un euro symbolique et investi 1,5 million d’euros pour réaliser les aménagements de voirie. Comme quoi, mieux vaut garder l’argent public pour les services publics.
     Je suis entièrement solidaire des travailleurs de Saint-Junien qui occupent l’usine. Il faut prendre sur bénéfices de cette multinationale pour assurer un emploi et un salaire à tous. Et il faut interdire les licenciements !
                                                                Nathalie Arthaud, le 27.02.12.

Les charognards

Selon la presse, la compagnie aérienne Air Méditerranée compte se délocaliser en Grèce, pour profiter de ce que ces gens-là appellent pudiquement la "baisse des coûts salariaux".
     Ce sont leurs espérances. Les nôtres, c'est que les travailleurs d'ici se battant pour le maintien des emplois et les travailleurs de Grèce se battant pour le maintien de leurs salaires, mettent à bas cette politique de charognards.

dimanche 26 février 2012

Le 29 à Bastille : être présent pour manifester la nécessité de l'unité des travailleurs de tous les pays

Le 29 février, à l'appel de l'ensemble des syndicats regroupés au sein de la Confédération européenne des syndicats, partout en Europe, doit avoir lieu une journée d'action. Le but annoncé est de faire pression sur les dirigeants politiques de l'ensemble des pays, à la veille de leur sommet de mars 2012 qui doit entériner la généralisation de l'austérité dans tous les pays. « Les travailleurs paient le prix fort d'une crise qu'ils n'ont pas causée, alors que le monde de la finance et les spéculateurs s'en sortent indemnes », dénoncent à juste titre les syndicats.
     Or, si l'appel est commun pour tous les pays, nulle part, pas plus en France qu'ailleurs, les dirigeants syndicaux n'œuvrent à faire de cette journée une démonstration de force de la classe ouvrière européenne.
     Alors, que cela soit au moins l'occasion, au moment où de toute part on embouche les trompettes nationalistes en vue de masquer les responsabilités de la situation imposée aux classes populaires, de réaffirmer que la classe ouvrière est unie au-delà des frontières. Face à la classe capitaliste de tous les pays,  la classe ouvrière, à l'échelle du continent, représente une force énorme qui, si elle prend conscience de sa puissance, peut mettre en échec toutes les attaques.
     Pour ma part, pour ces raisons, j’irai manifester, à partir de 14 heures, de la Bastille à la Nation à Paris.
                                                                               D. MARIETTE

Blog : consultez celui de Nathalie Arthaud : Nathalie-Arthaud.info

Extrait de son blog en date du 26 février :

Une bonne nouvelle : Madame Shao-Ge a été libérée

La déci­sion est tombée ven­dredi soir et samedi matin Madame Shao-Ge a été libé­rée et a retrouvé les siens à Aubervilliers. Elle est tou­jours mena­cée d’expul­sion puisqu’elle est sous le coup d’une obli­ga­tion de quit­ter le ter­ri­toire fran­çais, mais elle a quitté la prison qu’est le centre de réten­tion. C’est déjà un sou­la­ge­ment, une très bonne nou­velle pour tous ceux qui se sont mobi­li­sés et ont orga­nisé la soli­da­rité.
     La lutte ne paie pas tou­jours mais sans lutte et sans mobi­li­sa­tion, on est sûr de perdre. La soli­da­rité qui s’est cons­truite autour de la famille de Dongjie était en elle-même une vic­toire, la vic­toire de la soli­da­rité sur la poli­ti­que aveu­gle et inhu­maine du gou­ver­ne­ment.
     Cette pre­mière vic­toire ne peut que nous confor­ter et confor­ter tous ceux qui dans le pays se bat­tent contre les expul­sions. Non à l’expul­sion de Madame Shao-Ge ! Non aux expul­sions et régu­la­ri­sa­tion de tous les sans-papiers !

Consultez le blog de Nathalie Arthaud : 
                                                                                Nathalie-Arthaud.info

Amiante : ici, les patrons protégés

En Italie, deux dirigeants de la société Eternit, qui transformait de l’amiante, viennent d’être condamné à 16 ans de prison pour avoir provoqué la mort de nombreux ouvriers.
     En France, la juge qui enquêtait depuis des années sur la même entreprise, qui faisait tourner ici les mêmes usines avec les mêmes conséquences catastrophiques, vient d’être dessaisie du dossier. Ce qui repousse l’éventualité d’un procès de l’amiante de plusieurs années.
     On est loin du discours habituel sur les droits des victimes…

vendredi 24 février 2012

La réunion : un communiqué de Nathalie Arthaud


La Réunion : le gouvernement et ses représentants craignent la colère populaire

Après une troisième nuit d’émeutes à La Réunion, je tiens à exprimer ma solidarité avec la population pauvre de cette île ravagée par le chômage et la vie chère.
     Les gouvernants qui n’ont à la bouche que des grands mots sur « l’égalité républicaine » entre la métropole et l’outre-mer ne semblent pas s’offusquer du fait qu’à La Réunion, plus de la moitié de la population vive en dessous du seuil de pauvreté, que le chômage y atteigne 60% chez les jeunes de moins de 25 ans, et que les produits alimentaires y coûtent 36% de plus qu’en métropole.
     Sarkozy dépêche à La Réunion des bataillons de gendarmes mobiles parce qu’il craint la colère populaire. Mais faire donner la matraque ne mettra pas fin au chômage, plus catastrophique encore en Outre-mer qu’en métropole, et n’arrêtera pas les hausses de prix. La colère continuera à exploser.
     Ce que je souhaite, c’est que les travailleurs, la population pauvre prennent de plus en plus leur part dans les luttes et mettent en avant les objectifs qui leur permettent de faire face : contre le chômage, l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous, la création par l’Etat d’emplois utiles. Il faut imposer également le contrôle sur les comptes et sur les prix des grandes sociétés de distribution, responsables de la vie chère, et indexer les salaires sur l’inflation.

                                                             Nathalie Arthaud, le 24.02.12.