lundi 15 décembre 2025

Salaires : imposer de véritables augmentations !

Salaires : imposer de véritables augmentations !

D’après une étude réalisée sur les 143 premiers accords signés à l’occasion des négociations annuelles obligatoires (NAO) dans les entreprises de plus de cinquante salariés pour l’année 2026, l’augmentation moyenne des salaires serait de 1,7 %.

Publié le 10/12/2025

 

Ce chiffre est en très net recul par rapport aux 2,3 % de 2025 et aux 3,5 % de 2024.

Le gouvernement lui-même a donné le tempo, puisque la revalorisation du smic – 1 426,30euros net depuis le 1ernovembre 2024 – se situera entre 1,2 et 1,4 % au 1erjanvier, le minimum légal. Le prétexte de ce quasi-blocage des salaires est que l’inflation officielle serait autour de 1,3 % à la fin de l’année.

En réalité, les salaires réels baissent depuis des années du fait de la flambée des prix des produits de première nécessité et de l’énergie. Depuis novembre2021, le prix du panier dune quarantaine de produits types a bondi de 23 %. Bien des foyers sont obligés de choisir entre les dépenses de chauffage et de nourriture, de sacrifier le plein dessence ou quelques jours de vacances, et, pour beaucoup, la viande, les fruits et légumes deviennent des produits de luxe. Avec des salaires qui ont décroché par rapport à l’inflation, l’ensemble du monde du travail et des classes populaires voit ses conditions de vie se dégrader, voire sombre dans la misère.

Dans le même temps, les dividendes versés aux actionnaires des grandes entreprises battent des records : 97,2milliards deuros en 2024, 98,2milliards en 2025, qui sont allés irriguer les circuits de la spéculation financière et ont fait exploser la consommation de luxe. Ces profits proviennent de l’exploitation des travailleurs. C’est une politique générale de la classe capitaliste : dans toutes les entreprises, la charge de travail s’alourdit, les cadences augmentent et les salaires sont tirés vers le bas.

Arracher de véritables augmentations de salaire pour tous, imposer qu’ils suivent l’augmentation réelle des prix ne se fera pas entreprise par entreprise, sur le tapis vert de prétendues négociations salariales. Une lutte d’ensemble de la classe ouvrière sera indispensable, dirigée et contrôlée par les travailleurs eux- mêmes.

                                                  Boris Savin (Lutte ouvrière n°2993)

 

L’amiante, toujours et encore

 

Lannion (22) : Aux patrons de payer !

  


Depuis plusieurs années, les travailleurs d'Idéa-Optical (fabrication de fibres optiques) sont exposés à l'amiante sans que l'employeur ne s’en soit préoccupé outre mesure... Tout comme d’ailleurs le bailleur de fonds LTC (Lannion Trégor Communauté). Ils ont pourtant l'obligation de faire le nécessaire par le Code du travail (Art 4121-1.).

         L'inspection du travail a donc fait arrêter la production...

         Le temps de la mise aux normes ?

         Quoi qu’il en soit, les salaires doivent être intégralement payés, car ce n'est pas aux travailleurs de faire les frais de l’incurie de leurs dirigeants. 

Sarkozy : un détenu réinséré par Bolloré

Sarkozy : un détenu réinséré par Bolloré

Les écrits de Sarkozy sur sa courte détention, parus le 10 décembre, ont fait l’objet d’une vaste campagne de presse les jours précédents.

Publié le 10/12/2025

 

On passera sur les ridicules considérations d’un prisonnier de luxe à propos de la dureté des conditions de détention. Des dizaines de milliers d’autres, détenus et surveillants, les subissent réellement chaque jour et Sarkozy a lui-même contribué à les dégrader. On passera encore plus vite sur l’illumination religieuse qui aurait poussé le martyr à s’agenouiller et à prier « pour avoir la force de porter la croix de cette injustice ». Manquent l’éponge de vinaigre, la couronne d’épines et les clous, mais on attend la prochaine condamnation suivie d’une nouvelle incarcération et, qui sait, d’un nouvel opus.

L’illumination politique, en revanche, a été prise au sérieux par les commentateurs. Sarkozy, touché par les manifestations de sympathie de Le Pen et de ses séides, refusera dorénavant les alliances électorales dites de front républicain, destinées à faire barrage aux candidats du Rassemblement national. Cette déclaration, mise en exergue par l’extrême droite et ses médias, pudiquement commentée par ses amis de LR, a suscité les hauts cris des porte-parole et des éditorialistes de gauche.

Cette indignation est quelque peu surjouée. D’abord les autres ténors de droite, comme Retailleau et Wauquiez, ont déjà fait plusieurs pas dans cette direction, pour ne pas parler de Ciotti qui avait, lui, carrément devancé l’appel en rejoignant Le Pen. Ensuite le prétendu cordon sanitaire entre la droite et l’extrême droite n’a jamais été très solide sur le plan électoral et n’a jamais vraiment existé politiquement ni, surtout, socialement. C’est l’histoire d’une querelle de famille dans laquelle les transfuges, dans un sens ou dans l’autre, sont nombreux et les pardons fréquents. Enfin, la perspective de l’union des droites, aujourd’hui plus que tangible, illustre combien l’appel cent fois répété de la gauche à soutenir la droite contre le danger d’extrême droite, autrement dit Chirac, Sarkozy ou Retailleau contre Le Pen, repose sur un mensonge.

Pour Sarkozy l’illumination, en plus d’être logique, est rentable. L’ex-président est un ami de longue date du milliardaire d’extrême droite Bolloré, qui lui prêta son yacht en 2007 pour fêter sa victoire électorale. Il est aussi en affaires avec lui comme membre du conseil d’administration du groupe Lagardère, propriété de Bolloré. Son livre, édité par Fayard, également du groupe Bolloré, a été recensé et même encensé avant publication par tous les organes de la pieuvre, CNews, le Journal du Dimanche, Europe 1 etc. Sarkozy épouse donc désormais les idées du patron, c’est-à-dire l’union de la droite et de l’extrême droite pour assurer un État fort, un gouvernement ferme régnant sur des travailleurs qu’ils souhaitent soumis, et en tous cas pressurés et divisés de toutes les façons possibles, et des profits rebondis.

Et, qui sait si, faute d’une Marine Le Pen empêchée judiciairement et devant un Bardella encore un peu léger aux yeux du grand patronat, Sarkozy ne rêve pas d’assurer lui-même, à nouveau, le premier rôle ?

                                                  Paul Galois (Lutte ouvrière n°2993)

 

Serviteur, maîtres, dans les effluves d'eau bénite. Argenteuil, mai 2025