La connaissance est essentielle pour avoir des convictions. Celle des rapports entre l’Algérie et la France nous permettent de comprendre bien des éléments de la situation d’aujourd’hui. Cela est d’autant plus vrai à Argenteuil, une ville marquée par une immigration algérienne d’un siècle.
Rendre hommage dans un Atelier d’histoire Sous les couvertures à Michèle AUDIN et à sa famille se justifiait à plus d’un titre.
D’abord en hommage à Michèle, l’aînée de la famille, née en 1954 à Alger. Pour sa volonté de diffuser la culture des humbles, pour sa disponibilité à répondre à nos sollicitations pour nos rencontres passées.
Rendre hommage à une famille marquée à jamais par un drame. Jusqu’à la disparition de chacun des enfants, de Louis en 2006, de Pierre en 2023, de Michèle il y a un mois, et de Josette en 2019, la vie familiale et l’itinéraire de chacun ont été marqués par l’enlèvement par l’armée de Maurice AUDIN le 11 juin 1957, sa disparition, et un combat de plus de 60 ans pour faire reconnaître la vérité. Celle-ci sera admise seulement en septembre 2018, quelques mois avant la disparition de Josette AUDIN. L’État reconnaissait sa responsabilité dans l’assassinat et la disparition de Maurice.
Ce fut une histoire algérienne. Celle d’un couple dénonçant la situation coloniale, et c’est peu de le dire, de l’Algérie des années 1950. Membres du Parti Communiste Algérien, ces militants avaient la conviction qu’un avenir commun était possible pour tous dans le futur pays nouveau.
Ce fut une histoire argenteuillaise quand, aux côtés d’autres « Pieds rouges », la famille se retrouva à Argenteuil, en 1966, suite au coup d’État militaire de Boumedienne. Josette AUDIN allait enseigner au lycée Romain Rolland de la Ville jusqu’à sa retraite en 1991.
Jeudi soir, de 19 heures 30 à 22h-22 h.30, nous nous retrouverons à espace Mandela, pour un entretien avec l’historienne et proche de la famille Sylvie Thénault, et pour partager les souvenirs des uns et des autres sur les parcours d’une famille dont nous devrons garder l’histoire et la mémoire. DM


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