jeudi 13 novembre 2025

Argenteuil, 1975-2025, le recul de la société et du monde du travail n’est pas une affaire de nostalgie. Au combat !

 

À nous, anciens ou plus jeunes, de redresser la barre

 

Le Val-Nord dans les années 1970

Je ne connais pas le regard que nos parents pour les plus âgés d’entre nous, ou les grands-parents pour des plus jeunes ont porté ou portent sur leur jeunesse vécue durant les années 1940. Peut-être qu’avec le temps, le souvenir de ces temps difficiles est-il malgré tout mêlé de nostalgie. Cela n’empêche que les générations qui nous précèdent, la nôtre, et celles qui ont suivi, au-delà de cette nostalgie humaine, ont vécu des périodes bien différentes au niveau de la condition de chacun, des rapports entre les individus, et de l’ambiance sociale appréhendée d’une façon générale.

         C’est la lecture d’un livre récent de Nora Hadami, La Maison des Rêves (paru chez l’éditeur Flammarion) qui m’a conduit à la présente réflexion.

         Nora a grandi chez sa grand-mère immigrée de Kabylie à la fin des années 1980-années 1990 dans une petite ville de l’Essonne, Longjumeau. Elle revient 30 ans plus tard, en 2024, et la cité qu’elle retrouve ne ressemble à plus rien de ce qu’elle a connu. La solidarité du voisinage s’est délitée, le plus grand nombre a déménagé, la maison de quartier, cette Maison des rêves ouverte à tous, n’est plus, la drogue s’est installée, les murs ont détruit le caractère ouvert des parcours… Cela vous fait penser à d’autres lieux, le vôtre peut-être, comme pour moi-même, le rapport était évident entre Longjumeau et Argenteuil. Un certain nombre de paragraphes pouvaient s’appliquer totalement à notre Ville. Certes, d’autres moins. Argenteuil a une histoire ancienne où l’habitat des cités est minoritaire. À la différence d’un petit bourg qui s’est vu adjoindre une véritable ville nouvelle peu favorisée par les transports la reliant aux autres villes. Il y a donc de nettes différences entre les deux villes.

         Revenons à mon propos sur l’écart entre ce qu’a vécu la génération de l’autrice comparée à la situation d’aujourd’hui, et ce même écart, mais cette fois entre ce que ma génération qui a vécu le souffle d’amélioration de la fin des années 1950-années 1960 et aujourd’hui. Si pour Nora, l’écart est un gouffre, que dire de celui pour notre génération.

         Ma conclusion n’est pas pessimiste. Ce constat doit donner des raisons supplémentaires à tous pour réfléchir, et agir ensuite. Mais que s’est-il passé pour que nous passions d’un monde à un autre alors que la richesse et les capacités de la société ouvrent pourtant tant de possibilités ? DM

 



 

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