Sans-papiers : le cauchemar de la régularisation
Dans ce climat de surenchère xénophobe alimenté par la droite et l’extrême droite, le ministre de l’Intérieur Retailleau y va de ses propres mensonges.
Publié le 26/02/2025
À l’Assemblée nationale le 12 février à propos de sa circulaire sur les travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, le ministre a évoqué de prétendues régularisations automatiques qui n’existent pas.
La circulaire publiée le 23 janvier et adressée aux préfets aggrave la précédente, celle de Valls. Désormais, ils devront avoir travaillé dans un métier en tension au moins douze mois au cours des vingt-quatre derniers mois, à la place de huit auparavant, avant de pouvoir demander un titre de séjour.
En réalité, Retailleau sait très bien que sans les travailleurs sans papiers, des secteurs entiers, la restauration, le BTP, la santé, les soins à domicile, ne pourraient plus fonctionner. D’ailleurs, il dit lui-même ne fixer aucun objectif chiffré aux préfets. Son souci est avant tout de se donner une image de gros dur, d’inflexible, au point d’annoncer à des journalistes qu’un travailleur en demande de régularisation dans un métier en tension devra dorénavant justifier de sept ans de présence sur le territoire, tout en affichant trois ans dans la circulaire.
Ces mesures rendront plus difficile et plus précaire la vie de ces travailleurs car ils seront soumis plus longtemps à l’arbitraire patronal. Elles ne favorisent que les patrons, et affaiblissent la classe ouvrière dans son ensemble.
Thomas Baumer (Lutte ouvrière n°2952)
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