jeudi 21 novembre 2024

Argenteuil, une situation sanitaire très dégradée

 

Une catastrophe

 

Encore faut-il que les moyens suivent

L’hebdomadaire départemental La Gazette a produit il y a quelques jours un excellent article synthétique qui fait le point sur un aspect prioritaire de la vie sociale, l’accès à l’aide à la santé de chacun. Il a recueilli en particulier des chiffres qui font peur.

         41 médecins généralistes libéraux seulement en activité, soit 3,8 médecins généralistes pour 10 000 habitants : un taux en dessous de la moyennes départementale, régionale et nationale qui est respectivement de 5,5,  6,5 et 8,3 %. Certes la commune dispose de deux centres municipaux de santé, Fernand-Goulène (centre-ville) et Irène-Lézine (Val-Nord), où exercent des médecins généralistes, mais où il y a de moins en moins de spécialistes. Argenteuil compte 11 centres de santé privés qui réunissent des professionnels, une clinique privée psychiatrique à Orgemont, et bien sûr l’hôpital Victor-Dupouy.

         Le nombre de médecins libéraux généralistes est passé en dix ans (2013-2023) de 62 à 41 !

         Ce déficit global de service de santé est à mettre en face de la situation démographique de la Ville : 42% de jeunes de moins de 30 ans, 21% de familles monoparentales, 46% des Argenteuillais de 80 ans et plus vivent seuls, un taux de pauvreté de 27% (17,7% dans le Val-d’Oise), 20% de la population exposée à la pollution atmosphérique.

         À cela, il faut opposer une situation d’accès à la santé catastrophique : 13% des habitants d’Argenteuil sans médecin traitant. Un taux de mortalité par cancer et maladie supérieur à la moyenne régionale. Des indicateurs de santé périnatale particulièrement préoccupants. 30% des habitants interrogés déclarent avoir renoncé à se soigner ces 12 derniers mois ! Quant à l’action de santé mentale, nous y reviendrons ultérieurement, ce n’est pas brillant.

         Voilà le panorama d’une ville de 110 000 habitants où la lutte pour la défense de la santé de tous est aussi au cœur de notre combat. Un combat qui doit bien sûr se mener à l’échelle du pays contre un État dont la priorité n’est pas la santé publique, laquelle passe très loin derrière celle de la défense des intérêts de la classe dominante et de ses profits. DM

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