Caterpillar : Les dépistages anti-drogue, nouvelle arme patronale
Publié le 09/10/2024
À Grenoble et Échirolles, dans l’Isère, 2 000 travailleurs, sous- traitants compris, fabriquent des engins de chantier du leader mondial du secteur, Caterpillar.
Depuis la reprise fin août, la direction utilise désormais systématiquement les tests salivaires de dépistage de drogue pour s’en prendre aux salariés. Elle a ainsi licencié trois ouvriers en cinq semaines. Ces tests sont pourtant peu fiables, car ils peuvent détecter des substances consommées plusieurs jours auparavant et s’avérer « faux positifs. »
Le premier ouvrier venait d’avoir un accident. Avoir recours au test, c’est une manière pour Caterpillar de reporter la responsabilité sur l’ouvrier lui-même pour ne pas avoir à payer les sommes dues à la Sécurité sociale en cas d’accident du travail. Cela s’ajoute à une pression déjà forte pour dissuader les ouvriers de déclarer ces accidents.
Les deux autres ont été licenciés pour faute grave, alors même qu’ils avaient apporté la preuve de résultats négatifs à la suite d’une contre-expertise médicale. Mais la direction tient à faire des exemples, pour faire peur aux travailleurs, alors qu’une intensification des cadences est en cours et pourrait susciter des contestations.
Face aux derniers licenciements, 80 travailleurs de l’usine d’Échirolles ont signé en deux jours une pétition pour protester contre ces méthodes. Dans les ateliers, personne n’est dupe : la sécurité n’est qu’un prétexte, alors que la direction met les travailleurs en danger tous les jours, que les accidents du travail ne sont pas rares du fait du sous-effectif permanent et de la course à la production.
Alors, oui, la drogue est un fléau, mais ce n’est certainement pas par souci de la santé des ouvriers que les patrons s’en préoccupent. Pour eux, il s’agit d’un outil de répression de plus, et de rien d’autre.
Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2932)
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