Des filières non sélectives ultra sélectives
Jeudi dernier et comme chaque année depuis six ans, les élèves de terminale ont eu les résultats de leurs vœux parcoursup. Si certains ont obtenu satisfaction, une très grande partie d'entre eux sont placés sur liste d'attente, quand d'autres sont entièrement refusés. L'algorithme de sélection est toujours aussi opaque et injuste : il est très probable que certaines formations s'appuient sur le lycée d'origine pour classer les candidats, indépendamment de leurs résultats et de leur mérite personnel. Rien d'étonnant dans une société placée sous le signe de la compétition capitaliste, où le fils d’Amélie Oudéa-Castéra, ancienne ministre de l’Éducation nationale, a pu bénéficier d’un contournement des règles de la plateforme pour entrer en classe préparatoire à Stanislas, quand de bons élèves issus des quartiers populaires essuient des refus dans toutes leurs formations.
Sur Argenteuil, nous connaissons ainsi une jeune voulant entrer en fac de psycho et qui est loin sur les listes d'attente de toutes les universités de son académie...avec près de 14 de moyenne générale ! Parcoursup prétend que certaines filières seraient "non-sélectives" et permettraient à chaque lycéen d'avoir une place dans le supérieur. La réalité est tout autre. De fait, il n'y a pas de filière non-sélective, puisque les universités, conçues comme des filières non-sélectives qui n'exigent que le bac, n'ont pas les moyens d'accueillir tous les jeunes de terminale qui le souhaitent en première année de licence. L'injustice est plus flagrante encore pour les boursiers : ces derniers pressés d'accepter un vœu pour avoir une chambre au CROUS, même s'il est par défaut, et n'ont donc pas vraiment le choix. Pour rendre l'enseignement supérieur accessible à tous et le sortir de la compétition malsaine dans laquelle il plonge les étudiants, c'est toute la société qu'il faut changer. "
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