Papilles censitaires par manque d’oseille
C’est Valérie qui m’a mis l’eau à la bouche si l’on peut dire en me transmettant cette information extraite du site internet d’Argenteuil qui n’a l’a pas, pour le moins, convaincue. Moi aussi, je le reconnais.
En soi, il n’y a rien à dire sur le fait d’organiser un grand évènement gourmand en rapport avec L’Impressionnisme dont on fête le siècle et demi d’histoire. Rien à dire également que des restaurateurs s’emparent du livre de recettes de la cuisinière de Monet (La femme aux fourneaux, et l’homme au pinceau ! Bon, passons) pour augmenter leur chiffre d’affaire.
À Argenteuil, c’est quatre restaurants qui répondront aux papilles… de ceux qui s’y rendront du 1er à fin juin pour goûter les plats concoctés naguère par ladite cuisinière.
Toute la question est de savoir qui s’y rendra, ou surtout qui peut s’y rendre. On doute que le sélect restaurant La ferme attire à cette occasion les bourses des habitants de nos quartiers populaires. Mais il en va de même pour les trois autres qui ont répondu au projet, ils ne s’adressent également pas à ces derniers. Ce n’est bien sûr pas le fait de ces restaurants. Simplement, poids faible de la bourse oblige, on se rend peu à Argenteuil dans de tels établissements.
C’est donc une question de revenus. Pour un repas du soir dans un des restaurants concernés et que nous fréquentons parfois, pour un couple avec deux enfants, il faut compter pour le moins cent euros. Alors les papilles sont alléchées, mais le compte en banque l’est moins.
C’est certes la réalité sociale. Mais pourquoi une collectivité doit-elle initier un évènement qui de fait ne s’adresse qu’à une petite minorité de la population ? C’est pourtant ce qu’a fait en l’occurrence le Conseil régional d’Ile de France, et la Ville d’Argenteuil l’a relayé. Une proposition faite pour un petit milieu laissant de côté le plus grand nombre. Une appréciation qui n’a apparemment pas effleuré le cerveau de ses initiateurs qui iront, eux, sans façon gueuletonner sur l’herbe. DM
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