Sénat -Menaces
contre le droit de grève
Publié le 10/04/2024
Mercredi 3 avril, les sénateurs ont adopté en commission un texte visant à encadrer le droit de grève dans les transports publics.
Cette tentative de remettre en cause le droit de grève des travailleurs des transports publics est menée par le sénateur UDI Hervé Marseille. Le texte prévoit l’instauration de 30 jours pendant lesquels les salariés des transports seraient privés de leur droit de grève aux heures de pointe. Ces jours, tels que deux des départs en vacances, les week-ends, les élections ou encore les grandes compétitions sportives, seraient définis à l’avance. La proposition de loi prévoit, aussi, d’allonger le délai dans lequel les cheminots doivent déposer leur déclaration d’intention, de 48 à 72 heures avant le début de la grève.
Le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete, a assuré aux fédérations cheminotes que ce texte ne passerait pas. Mais il leur a aussitôt demandé en échange de ne pas faire grève pendant la période olympique… une façon à peine déguisée de restreindre le droit de grève ! Quant à Hervé Marseille, il n’est pas le premier à mener ce type d’offensive contre le droit de grève. À Noël 2022, après une grève de contrôleurs, le ministre des Transport de l’époque, Clément Beaune, avait lui aussi lancé cette menace. À chaque fois, ces messieurs se font passer pour les défenseurs des usagers.
Eh bien, ce que les usagers des transports publics subissent au quotidien, ce sont les hausses de prix des billets et les annulations à répétition de RER, de métro pour cause de travaux ou par manque de personnel. Ils subissent les politiques de la SNCF et de la RATP… tout comme les subissent aussi les travailleurs des transports publics.
Joséphine Sina (Lutte ouvrière n°2906)
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