La naïveté certes, mais un souci légitime de faire connaître la vérité
Je connais Julien Courteau depuis les années 1990 quand j’ai commencé à fréquenter l’Union Locale CGT d’Argenteuil. Certes vif, mais homme d’engagement et de conviction, Julien a été responsable syndical CGT chez Otis-Argenteuil avant que ce site industriel y soit démantelé. Il a aujourd’hui 77 ans. C’est une aventure bien singulière qui lui est arrivée il y a une dizaine de jours. Une aventure qui donne une idée de la tension actuelle de divers acteurs de la société, et qui indique que les « droits démocratiques » de chacun sont bien fragiles.
Alors que le Hamas a déclenché les évènements que l’on sait, Julien est écœuré par l’essentiel du traitement médiatique qui en est fait. Il a envie le vendredi 13 octobre d’en discuter pour remettre les évènements davantage en perspective.
Il raconte :
« Deux jeunes filles sont passée devant mon domicile pendant que je sortais mon véhicule en partant en voiture. Je me suis arrêté à leur hauteur pour leur demander si leurs professeurs d’histoire leur avaient fait un cours sur les évènements qui se passaient en Israël. Celles-ci m’ont répondu non. En conduisant au ralenti à leur hauteur, je leur ai dit qu’il fallait comprendre la situation et que le Hamas avait décidé d’intervenir, car depuis le début de l’année, 70 enfants de Gaza ont été tués ainsi que des terres annexées par Israël et que Gaza allait être rasée et peut-être qu’il fallait leur demander un cours là-dessus. »
Ce que Julien ne savait pas, c’est que le même jour, l’enseignant Dominique Bernard était assassiné à Arras, et que les personnels de l’Éducation étaient particulièrement et légitimement à cran.
Bref, la principale est venue avec les deux collégiennes prendre en photo la plaque d’immatriculation.
Conséquence, le lundi 16 octobre, en fin d’après-midi, la police est arrivée, a perquisitionné chez Julien, et l’embarque. Il est mis en garde à vue et ne ressortira que 17 heures plus tard, sans avoir été assisté d’un avocat, et alors que sa santé est fragile.
À chacun de juger de cette affaire, et des conséquences morales pour ce vieux militant d’Otis. DM
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