mardi 11 juillet 2023

Argenteuil, « sans domicile » : témoignage sur l’importance d’un Centre d’Hébergement d’Urgence

De l’importance d’une telle structure

 

Ne vous y trompez pas. C'est un "sans abri".
 

Témoignage d’un ancien intervenant du Centre d’Hébergement d’Urgence

« À l'heure ou le centre d'hébergement d'urgence de la ville d'Argenteuil s'apprête à fermer ses portes, il n'est peut-être pas inutile de rappeler quelques-uns des services qu'il à pu rendre et aux sans abris, à la ville, au vivre ensemble.

Aujourd'hui, ceux qui survivaient dans les encoignures de la rue PVC, de la rue Jean Borderel, dans les coins isolés du parking de Géant Casino, sur les bords de seine, dans les "trous de souris" de la ville, sur les escaliers de la gare, dans les champs sur la route de Cormeilles, sont en grande partie sortis de la rue.

Vivre ensemble, car si les trottoirs de la ville appartiennent à tout le monde, encore faut-il que les flaques d'urines répandues sur les trottoirs n'empêchent pas les poussettes et les landaus de passer sereinement. C'est l'une des mauvaises aventures qui se passaient avant l'ouverture du centre.

Si trois jours suffisent à tomber, (propos d'un journaliste qui s'est volontairement mis à la rue), retourner vers un milieux ordinaire est un parcours d'obstacle trés difficile à surmonter pour celles et ceux qui ont étés poussés à la rue par les circonstances de leurs vies.

Santé mentale. Santé physique. Perte de ses titres d'identités. Perte de ses ressources. Perte de ses repères. Abandon de soi.

Si ce service public d'Argenteuil venait à disparaître, ce serait un à coup sur une perte pour la ville.

Ville qui semble avoir quelques peines à trouver ses marques avec cette nécessaire action : humanitaire, protectrice, citoyenne.

L'hébergement d'urgence d'Argenteuil à d'abord été porté par l'hôpital, par deux fois. Puis dans les locaux de l'ancienne gendarmerie de la rue Jean Allemane. Aux bains douches. Et enfin dans les locaux de l'ancien commissariat de police rue du Moulin.

Et demain ? La machine à reléguer dans ses encoignures celles et ceux qui n'ont pas ou plus les forces de résister et de se sortir des accidents de la vie, ne s'arrête jamais.

Transférer à une association départementale reconnue l'hébergement des actuels hébergés ne semble pas en soi une mauvaise solution. Mais ce sera à tout le moins une solution insuffisante car le champ d'action de ces associations et justement départemental et non local. Or c'est bien d'une présence locale qui permet une très bonne connaissance du tissu social de la ville et une prompte et nécessaire intervention sur ses situations.

Si ce service public local disparaît, il viendra à manquer. » Un agent de la Ville d'Argenteuil du CCAS qui s'était investi dans ce CHU

 

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