vendredi 21 avril 2023

Délinquance à Argenteuil : une intrusion violente extérieure dans une classe du lycée Georges Braque

Une société toujours plus en crise produit toujours plus de violence et de marginalisation

 


Au lycée Georges Braque en février dernier

La presse a rapporté ces jours derniers l’intrusion violente de personnes visant un élève dans une classe du lycée Georges Braque qui a eu lieu ce lundi. On ne peut que noter que lorsqu’il s’agit d’évoquer un tel évènement exceptionnel, les médias sont plus prompts à le faire que de s’étendre sur le travail éducatif qui est fait dans ce lycée, ou encore sur le remarquable Salon du Livre et des Lecteurs qu’il a organisé en février dernier. Pourtant il y a un rapport, certes indirects, entre ces deux évènements exceptionnels. Je reviendrai sur cet aspect.

         D’abord, solidarité avec tous les élèves et les membres du personnel de ce lycée qu’un tel acte traumatise, en particulier les élèves et l’enseignante qui ont reçu du gaz lacrymogène et qui ont bien dû se demander quel était la nature de ce qui se passait.

         Mais la montée de la délinquance que ce fait illustre n’est pas une nouveauté. Jeunes sans activité et marginalisés, bandes, trafics en tous genres, manque de points de repère, tout cela n’est pas une nouveauté. Mais plus une société est en crise, plus elle augmente. Les États-Unis, à la fois la première puissance productive mondiale, mais qui disposent en revanche de services publics, en particulier éducatifs, en triste état, en donnent le sombre exemple : plus de deux millions d’Américains en prison.

         Pour n’en rester ici qu’au plan des services publics, la dégradation des services, avant tout d’éducation, censés bénéficier aux jeunes, ils n’ont cessé de se dégrader. Ce n’est pas seulement l’École qui est en crise, mais pensons au recul de la santé, l’insuffisance des moyens de santé mentale, l’état catastrophique de tout ce qui relève de la prévention.

         Enfants en difficulté dès l’École maternelle, marginalisés à l’école primaire, « largués » au collège, délinquants à l’adolescence… C’est cela que l’on ne peut accepter et qui conduit aux évènements tel celui de lundi dernier.

         Face à cela, on ne peut combattre que pour un changement radical de société, une lutte pour maintenir et redévelopper les services publics utiles à la société, et en premier lieu celui d’Éducation. À côté, combattre pour redévelopper un réseau associatif irrigant les quartiers, et pour cette culture qui aide simplement à fixer les points de repère nécessaires à la vie sociale. DM

 

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