Exploitation des enfants
22 Février 2023
Packers Sanitation Services, une entreprise américaine spécialisée dans le nettoyage des abattoirs, vient d’accepter de payer 1,5 million de dollars d’amende pour clore l’enquête fédérale lancée à son encontre pour l’emploi d’enfants.
Leur travail consistait à nettoyer les machines des clients de Packers, géants de l’agro-business qui possèdent des abattoirs et des usines de conditionnement de viande, principalement dans le Midwest. Packers est lui-même une grande entreprise de 17 000 salariés, dont l’actionnaire principal est Blackstone, un des plus importants fonds d’investissement mondiaux.
Bien qu’il soit illégal d’employer des moins de 18 ans à des travaux dangereux, selon les enquêteurs au moins 102 jeunes, dont certains de 13 ans seulement, travaillaient chez Packers. La pratique est courante, relevée dans au moins treize usines alimentaires situées dans huit États.
Certains de ces enfants, souvent issus de familles hispaniques immigrées, travaillaient cinq ou six nuits de suite de 23 heures à 5 heures. Leur scolarisation était interrompue ou uniquement formelle. Leurs patrons leur faisaient prendre des risques avec les outils tranchants qu’ils nettoyaient et avec les produits chimiques qu’ils utilisaient. Un adolescent de 14 ans a été ainsi brûlé au visage.
Jusqu’à ce que le département fédéral du Travail daigne mener une enquête, les autorités ne se préoccupaient ni de ces enfants, ni des conditions illégales de leur exploitation. Au contraire, l’Iowa est en train de changer sa législation pour qu’il soit légal d’employer des jeunes de 14 et 15 ans à nettoyer les abattoirs. Le Minnesota change aussi sa réglementation afin que les patrons puissent faire travailler des jeunes à peine plus âgés, de 16 et 17 ans, sur les chantiers de construction. Ainsi, le doublement en sept ans des infractions à la législation sur le travail des enfants pourrait être en partie effacé, sur le papier tout du moins.
Légaliser l’exploitation des mineurs par les entreprises pour effacer le crime, il suffisait d’y penser !
Lucien DÉTROIT (Lutte ouvrière n°2847)
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