Éducation à Verdun, Arnold Zweig, Bartillat
Ce livre s’ajoute aux meilleurs que j’ai lus sur La Première guerre mondiale, à La Peur de Gabriel Chevalier, ou Compagnie K de l’américain William March.
Un très grand livre d’un combattant allemand.
Arnold Zweig fut envoyé sur le front à Verdun où il resta quinze mois. Ce roman qu’il écrivit lui aussi bien après les évènements est le fruit de son expérience.
Au-delà de l’horreur de la guerre qui est le cœur de l’ouvrage, il propose un panorama des types de militaires à travers les portraits de soldats que l’armée va contraindre dans un moule. Il y a une histoire qui indique que dans ce cadre, l’individu, s’il n’est pas soutenu, n’a guère de chance de se faire entendre et de demeurer lui-même.
Arnold Zweig développe de beaux profils d’individus, et approfondit au-delà de leur diversité leurs analyses, leurs intérêts, mesquins ou altruistes, leur compréhension ou pas de l’évènement Guerre.
C’est donc un roman très riche, et ses développements et digressions ne sont jamais sans intérêt. Une expérience de la Guerre qui est une véritable éducation pour qui veut réfléchir.
On comprend la brutalisation des hommes qui est l’essentiel de la Guerre, laquelle en Allemagne est à mettre en rapport avec les évènements qui suivront à la fin des années 1930. Mais en ces années 1916 et 1917 où la faim est la préoccupation majeure de la majorité des Allemands, il y l’espoir de la révolution. Celle-ci aura sa chance dès fin 1918-début 1919…
Un livre très profond, à lire absolument.
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