Économie de guerre en préparation
27 Juillet 2022
La loi sur le pouvoir d’achat comporte une série d’articles sur la souveraineté énergétique qui donnent au gouvernement la possibilité de disposer de pouvoirs étendus pour faire face à un arrêt éventuel des approvisionnements en gaz russe.
Si ces articles ont donné lieu à une passe d’armes avec les différents partis de la Nupes sur le recours à des énergies polluantes et le renoncement aux objectifs écologiques, quasiment aucun parlementaire n’a souligné qu’ils ont en germe la préparation à une économie de guerre.
Selon les explications du gouvernement en introduction du projet de loi, il envisage « de restreindre ou de suspendre le fonctionnement des centrales à gaz pour privilégier d’autres usages, soit sur des périodes où l’équilibre entre l’offre et la demande en électricité serait également à risque, de réquisitionner ces centrales pour qu’elles fonctionnent uniquement lorsque cela est estimé nécessaire à la sauvegarde du système électrique et pas à d’autres moments que le strict nécessaire ».
Ainsi l’État pourrait décider de prendre le contrôle de la production et de la distribution de l’énergie, en indemnisant les entreprises qui seraient lésées par ces dispositifs, indemnités que les entreprises les plus importantes, TotalEnergies et autres, ont d’ailleurs déjà commencé à discuter. En cas de redémarrage de la centrale à charbon de Saint-Avold en Moselle, fermée en mars 2022, les personnels licenciés ou en congé de reclassement seront repris avec des CDD de mission d’une durée maximale de 36 mois, même si le Code du travail interdit à une entreprise de réembaucher les salariés qu’elle a licenciés six mois auparavant. La loi prévoit la possibilité de nombreuses dérogations aux différentes obligations administratives, environnementales et au Code du travail.
Après les mesures autoritaires de l’État déployées à la suite des attentats puis lors de la crise Covid, viennent donc celles liées à la situation de guerre. Certaines d’entre elles pourront paraître justifiées face à des urgences indéniables mais, décidées par l’État sans contrôle possible de la population, elles seront surtout des armes pour défendre les intérêts globaux de la bourgeoisie. Si la concurrence entre les entreprises se révélait un frein pour faire face aux nécessités de fonctionnement de la société, l’État se substituerait à la loi du marché et imposerait une politique à chacune de ces entreprises, quitte à les indemniser.
Macron a déjà prévenu qu’il fallait se préparer à une économie de guerre et le gouvernement se donne les moyens d’imposer ses choix aux trusts de l’énergie, dans l’intérêt de l’ensemble de la bourgeoisie. La population n’en aura certainement pas moins à payer pour les conséquences de la crise énergétique, mais tout sera fait pour que les actionnaires des trusts concernés n’en souffrent pas.
Inès Rabah (Lutte ouvrière n°2817)
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Samedi 17 septembre, pour la défense de l’espace Jean Vilar,
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Départ : 15 heures
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