mercredi 10 novembre 2021

Argenteuil, heurts police-jeunes, situation à répétition, crise aigüe de la société

 

Impasse

 

 

Une partie du quartier du Val d’Argenteuil-Nord

Ces jours derniers, de nuit, de nouveaux heurts ont opposé des moyens importants de la police et des CRS aux mortiers de quelques dizaines de jeunes, plutôt de jeunes adolescents selon des témoins et commentateurs. Cela dure depuis des décennies, mais pour autant, il n’y a aucune raison de s’en réjouir.

         De tels évènements gâchent la vie aux habitants. Ils donnent l’occasion aux adultes en uniforme de s’entraîner, et à la presse qui ne connaît rien à la banlieue de dénigrer une nouvelle fois les quartiers populaires, et avec elle, ses familles populaires et ouvrières.

         Qui sont ces quelques dizaines de jeunes ? Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont désœuvrés. Attirés par le symbole que représente la « Dalle » d’Argenteuil dans l’histoire des heurts avec la police, ils s’attaquent à un poste de police qui n’existe même pas vraiment depuis des années, en risquant de mettre le feu à une antenne des services du Département bien utile aux plus modestes. Ils se racontent des histoires comme les adolescents peuvent le faire, loin de toute conscience et d’une utilité positive.

         Comme il fallait s’y attendre dans des circonstances pareilles, un jeune a reçu un tir de LBD qui n’aurait dû pas être tiré et qui l’a blessé sérieusement au nez et au visage, donnant une raison supplémentaire à ces bandes d’en découdre. Bandes qui vivent dans le souvenir des contacts brutaux avec la police et celui des nombreuses bavures policières.

         Sont-elles du quartier du Val-Nord ? Peut-être, mais on peut aussi en douter.

         En tout cas, ces évènements récurrents sont un élément de plus du recul toujours plus profond de la situation des quartiers populaires et de l’état d’esprit d’une fraction de la jeunesse, quartiers où se développent des bandes qui ne sont pas une nouveauté mais qui lorsqu’elles perdurent bien au-delà de l’adolescence sont le signe de la crise profonde de la société.

Cette crise, nous n’y mettrons fin qu’en renversement le capitalisme qui la produit et nourrit. En attendant, il faut se battre pour l’École et le maintien des services publics. Le quartier du Val-Nord est un quartier en large déshérence sur ces plans. Se battre par ailleurs pour y réimplanter le réseau militant et fraternel du monde du travail. Comme communistes révolutionnaires, ce sont-là des objectifs essentiels qui guident notre activité, à Argenteuil comme ailleurs. Dominique MARIETTE

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