De Saint-Cirq à Tain : tourisme présidentiel
09 Juin 2021
Macron, qui expliquait entamer un tour de France pour prendre le pouls de la population, vient d’avoir une première réponse .
Le 8 juin, à Tain-l’Hermitage, un homme, manifestement d’extrême droite d’après ses paroles, s’est senti suffisamment porté par le climat ambiant pour « en coller une » au président, avant d’être immédiatement embarqué par les gendarmes.
Depuis des années, les partis politiques en concurrence pour le pouvoir font assaut de proclamations sécuritaires, nationalistes, militaristes, policières, répressives, xénophobes, tout l’attirail de l’extrême droite. Le ministre de l’Intérieur de Macron, Gérald Darmanin, tente même de doubler Le Pen sur sa droite et va jusqu’à participer à une manifestation policière dirigée contre son collègue de la Justice. Et voilà que, loin d’affaiblir l’extrême droite, cette surenchère la renforce, au point de monter à la tête d’un royaliste quand il voit le président passer ! Et aussitôt toute la classe politique, de Mélenchon à Le Pen, s’est portée au secours de l’offensé, fustigeant la violence, dénonçant l’extrémisme, affirmant, comme Castex, qu’à travers le président tout le système démocratique est visé.
Les services de l’Élysée avaient pourtant soigneusement choisi les premières étapes du tour de France présidentiel. Après Saint-Cirq-Lapopie, village touristique s’il en est, il est passé à Tain-l’Hermitage, ville surtout connue pour son côtes-du-Rhône. Fin du confinement, tourisme et gastronomie, Macron veut présenter le bon côté des choses et annoncer le retour des « jours heureux ».
La claque reçue à Tain n’empêchera certes pas Macron de continuer son tour, mais elle aura donné au monde politique qui l’entoure une occasion de plus de se ridiculiser.
Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2758 à paraître)
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