jeudi 15 avril 2021

Médico- social, quand des oubliés du « Ségur de la santé » se mettent « à poil »

 

Des augmentations de salaires nécessaires et évidentes

 


Ma nièce Malory habite l’Orne. Elle est aide-soignante. Avec six autres de ses collègues qui travaillent dans le secteur privé du médico-social, ces soignants se sont mis "à poil" pour montrer leur mécontentement et dénoncer leur exclusion de la prime liée au Ségur de la santé ((consultation des acteurs du système de soin français qui s’est déroulée du 25 mai 2020 au 10 juillet 2020).

         L’un d’entre eux explique : « Ce n’est parti de rien. L’une de mes collègues a partagé sur Facebook une photo du collectif #Tous à poil pour le Ségur 29 qui regroupe les publications des soignants du médico-social qui sont exclus de la prime. Et on s’est dit pourquoi pas nous ? " Ils ont donc posé nus sur une photo en tenant un panneau avec un message clair et explicite. 

         « Loin de nous l'idée de la polémique. Nous souhaitons simplement faire valoir notre diplôme comme les autres soignants. L'écart de salaire est déjà important entre le privé et le public mais si en plus, on ne nous inclut pas dans le Ségur. C'est une incompréhension totale. Nous sommes également mobilisés pour interpeller sur les réseaux. »

         Extrait d’une lettre envoyée à une députée de la région : « …Je suis donc soignante diplômée dans le secteur privé du médico-social et nous vivons de plus en plus mal d’être écartés de la prime Segur. Il nous semble qu »à diplôme égal nous avons droit à une revalorisation égale.
       Nous sommes depuis 1 an aux côtés de nos résidents en situation de handicap et avons été présents comme à notre habitude avec toute la bienveillance possible en cette période de crise. Nous n’ avons été que peu touché par la Covid mais nous étions là chaque matin, chaque soir, chaque nuit.

         À l’annonce de cas positifs chez nos résidents, nous avons dû prendre des précautions pour notre famille et ne plus dormir avec nos conjoints ni faire de câlins à nos enfants. Nous aussi faisons des sacrifices, des concessions. Nous aussi faisons des heures supplémentaires.
         Nous aussi manquons cruellement de personnels Nous aussi sommes au bord de l’épuisement. Mais nous sommes oubliés… 
»

         Voilà une réaction de colère bien normale.

         Il reste à faire que les centaines et les centaines de milliers d’oubliés du Ségur s’unissent et se mobilisent pour exiger les augmentations substantielles à un État et à des actionnaires qui, eux, ne sont vraiment pas à poil. DM

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