Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »
Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise
L’Assemblée des monarchistes contre Paris
Il y a de bonnes raisons de craindre pour la République. Contre Paris, la bourgeoisie compte s’appuyer sur une nouvelle Assemblée nationale chargée de ratifier le traité de paix en cours de négociation. Le 8 février, des élections organisées dans la précipitation donnent une majorité des deux tiers aux monarchistes. Les villes ont voté plutôt républicain, mais la paysannerie, dans les campagnes, est toujours sous le joug des propriétaires, des notables et des curés. On dresse les paysans contre les Parisiens en leur disant que ce sont des « partageux » qui veulent tout prendre aux honnêtes gens, des va-t-en-guerre prêts à ruiner le pays au profit des Prussiens. Cette Assemblée nationale, où siègent donc fièrement des marquis et des ducs, déteste la République et, surtout, le prolétariat républicain de Paris. Elle se réunit d’abord à Bordeaux.
Lors des négociations de paix, à Versailles, le chancelier Bismarck exige une indemnité de cinq milliards de francs-or. La communarde Victorine Brocher, dans ses Mémoires, résume la situation : « L’Assemblée de Bordeaux sentait bien que sa place était dans la capitale historique, mais elle avait peur des 400 000 fusils restés entre les mains des combattants. Elle savait aussi qu’il fallait payer cinq milliards aux Allemands. Où les prendre, si ce n’est dans la poche du travailleur ? Il fallait absolument taper les Parisiens. Ainsi, d’un côté la peur, de l’autre nécessité d’argent. Il fallait donc aller au plus pressé. Désarmer Paris ; puis on pourrait lui faire suer son argent pour la rançon par de nouveaux impôts indispensables. »
Aux élections du 8 février, le prolétariat parisien a voté républicain, il a élu Victor Hugo, Rochefort, Gambetta, Clemenceau… Mais, signe précurseur de l’évolution des esprits, pour la première fois, quatre candidats « socialistes-révolutionnaires » présentés par les associations ouvrières sont élus à Paris. Deux d’entre eux sont eux-mêmes ouvriers, le ciseleur Tolain et le teinturier Malon, membres de l’Internationale.
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Benoît MALON
(Demain, Aux origines de la Commune, Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871
: La République bourgeoise,
Le Comité central de la Garde nationale,
embryon de pouvoir ouvrier ?)
Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM

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