dimanche 14 mars 2021

« Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme ». Aujourd’hui (19) : La « bolchevisation » le stalinisme, Un langage encore révolutionnaire

 « Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme »

La «bolchevisation» et le stalinisme

Un langage encore révolutionnaire

 

Ces changements à la direction du parti ne se traduisirent pas immédiatement par un changement de son orientation politique. En 1924 et 1925, la politique du PC restait celle d’un parti combattant la bourgeoisie et ses institutions.

Lors des élections législatives de mai 1924, la SFIO avait choisi de participer au Cartel des gauches, derrière les radicaux, centre de gravité de toutes les combinaisons gouvernementales de la III

e République, sous prétexte de s’opposer à la droite au pouvoir. Ce Cartel remporta les élections. Le PC présenta ses propres candidats sous l’intitulé du Bloc ouvrier et paysan. Ses candidats étaient à plus de 50 % des ouvriers. Il présenta également des paysans, des candidats issus des colonies et des femmes, alors qu’elles n’avaient pas le droit de vote. L’immense majorité de ces candidats n’avait jamais eu de mandat. Le PC avait mis en avant des revendications vitales pour les travailleurs, contre le chômage ou la vie chère, sans laisser croire qu’il suffirait de voter pour les obtenir. Il recueillit 900000 voix, 9,7 % des suffrages, et envoya 26 députés à lAssemblée, alors quun système proportionnel lui aurait donné 56 sièges.

Lors des élections municipales de 1925, il fut le seul parti à présenter et à faire élire des femmes, immédiatement invalidées par les préfets. Dans un article des Cahiers du bolchevisme, Treint expliquait que les municipalités seraient «des points dappui précieux aussi bien pour la lutte quotidienne que pour le combat révolutionnaire», tout en rappelant qu’il était illusoire de croire que «le socialisme peut sinstaurer pacifiquement par la conquête légale, électorale, des municipalités[11]». Il rappelait une vieille formule de Jules Guesde, selon laquelle «on peut sans doute prendre la mairie avec des bulletins de vote, mais noubliez jamais que pour la préfecture il vous faudra des fusils».

11]    Cahiers du bolchevisme du 13 février 1925.

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L’Humanité du 12 octobre 1925

(Demain : La «bolchevisation» et le stalinisme, La campagne contre la guerre du Rif)

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