Il faut faire la Révolution
Les assises de l’Éducation à Argenteuil, janvier-février 2008
Le drame qui s’est noué lundi soir entre trois adolescents de 14 et 15 ans et qui s’est terminé tragiquement pour l’un d’eux, une jeune fille de 14 ans, touche et interpelle chacun d’entre nous. Il y a une nécessité urgente à discuter et à y réfléchir, entre adultes, mais bien sûr entre jeunes et plus anciens, dans les établissements scolaires de la Ville, comme dans les familles, comme partout. Il y a tant de points à aborder : les difficultés de l’adolescence ; le rôle des « réseaux » dits « sociaux » qui posent bien des problèmes, la question des points de repère à construire, l’espace public où les adultes disparaissent, hors de l’École, hors de la famille, la situation de la santé mentale des jeunes et l'aide apportée, pour n’en citer que quelques-uns.
Ces questions devraient se discuter collectivement.
Certes ce ne sont pas ces échanges, aussi fructueux soient-ils, qui donneront une solution au pourrissement que connaît la société et qui touche particulièrement la jeunesse des villes populaires. Mais ils sont vitaux et ils sont la première étape. Une enseignante de collège me disait qu’elle n’avait pas pu faire cours hier, les élèves de sa classe de troisième, voulant absolument revenir sur le drame qui a coûté la vie à cette jeune de leur âge.
Pourquoi tous les acteurs concernés par la situation de la jeunesse sur Argenteuil ne pourraient-ils pas se rencontrer pour l’organisation de tels échanges qui sont habituellement totalement absents ? Jeunes en premier lieu, parents d’élèves, organisations syndicales des personnels d’Éducation, associations, militants politiques…
L’organisation d’« États-généraux », Argenteuil en a au moins connu un exemple dans le passé récent. Ils concernaient un thème proche, l’École, et prirent le nom d’« Assises de l’éducation ». Ils furent organisés à l’automne 2007 par la FCPE et plusieurs organisations syndicales enseignantes, et donnèrent lieu à des réunions ouvertes sur des thèmes différents, durant toute la première partie du second trimestre de l’année 2007-2008. Ces réunions eurent lieu dans deux écoles primaires de la Ville, dans un collège et un lycée, et aboutirent à la rédaction de comptes rendus très complets et très utiles.
Il y a urgence aujourd’hui. En tout cas, l’organisation de telles rencontres suivies seraient déjà un très grand réconfort pour tous ceux que la situation actuelle de la jeunesse bouleverse.
Bien évidemment, nous savons que c'est tout autre chose qui arrêtera le pourrissement de la société, sa transformation radicale dont la jeunesse sera un acteur principal. À nous de l'aider à en prendre conscience. DM
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