samedi 27 mars 2021

150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871. Un exposé du Cercle Léon Trotsky.(3) Aux origines de la Commune, Les transformations du second Empire

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »

Aux origines de la Commune

Les transformations du second Empire

Louis-Napoléon Bonaparte fut élu président de la République dans la foulée de la contre-révolution de juin 1848. Il se fit plébisciter en se présentant comme un arbitre au-dessus des classes. Puis il confisqua tout le pouvoir par un coup d’État, le 2 décembre 1851. S’étant proclamé empereur sous le nom de Napoléon III – Victor Hugo le surnomma Napoléon le petit! – il promit à tous, paysans, ouvriers, petits bourgeois, qu’il régnerait pour eux. Mais son règne fut en fait celui de la collaboration achevée de l’État avec la grande bourgeoisie.

En 1864, la concentration du capital et le poids acquis par le grand patronat furent symbolisés par la création du Comité des forges, dont le dirigeant, Eugène Schneider, patron des usines du Creusot, régent de la Banque de France et président de la Société générale, était aussi le chef de la Chambre des députés. L’empereur, tout en se réservant la nomination de l’exécutif, en exerçant sa dictature, avait mis en place une Assemblée législative et tolérait des élections municipales largement truquées. Des capitalistes comme Schneider, des banquiers, étaient nommés ministres, élus députés et maires. Le monde politique se mêlait de plus en plus à celui des affaires. La politique d’ailleurs, pour certains avocats, journalistes, notables, devint un bon moyen de se lier à la grande bourgeoisie et de s’enrichir. Sous l’Empire, la corruption fut monnaie courante et souvent objet de scandales, une pratique qui n’a jamais cessé par la suite, sous toutes les Constitutions jusqu’à aujourd’hui.

Adolphe Thiers, futur chef du gouvernement qui allait réprimer la Commune, était le parfait modèle de ces politiciens. Petit bourgeois entré en politique dès 1830, opportuniste et ambitieux, il fit carrière du côté tantôt de l’opposition, tantôt du pouvoir, selon l’air du temps, plus souvent monarchiste que républicain. Sa seule fidélité allait aux classes dominantes, à la propriété, à l’Église, en un mot à l’ordre établi. Il n’oublia pas de s’enrichir au passage et fut accusé de malversation. En 1848, il se réclama du «parti de l’ordre», il en appela déjà à l’intervention de l’armée contre les travailleurs.

Le capitalisme transformait la société. Sous l’Empire, les banques se développèrent, avec la création du Crédit foncier, du Crédit Lyonnais, de la Société Générale. L’essor industriel et celui du commerce furent sans précédent. Toutefois, l’industrialisation se limitait encore à certaines régions: au nord de la France, à l’Alsace, au couloir rhodanien entre Lyon et Marseille et à la région parisienne. Les villes ouvrières grandissaient, Roubaix atteignait 75000 habitants en 1870, Lille 160000, Marseille et Lyon autour de 300000. En 1860, Paris était passé de douze à vingt arrondissements, absorbant d’un coup ses faubourgs, pour atteindre presque deux millions d’habitants.

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(Demain, Aux origines de la Commune, Le prolétariat se développe et s’organise)

 


1860 : Paris s’agrandit

Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM

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