Le minimum de contacts avec les jeunes et la population
Le 17 octobre 1961
Fondamentalement, la police, comme élément de la pérennité de l’ordre de l’État est un des piliers du maintien… de « l’ordre » du capitalisme. Tant que l’on ne renversera pas la bourgeoise, il ne peut y avoir nulle police au « service du peuple ». Tous ceux qui prétendent le contraire sont de sacrés menteurs. Cette idée fondamentale doit devenir une conviction indiscutable du monde du travail.
Même sur ce plan des fonctions de police normale, du respect de la paix des habitants, seule la conscience et l’organisation venant de la population elle-même peut, quand elle a lieu, régler un certain nombre de problèmes. Nous y reviendrons mais nous avons déjà abordé ce côté-là de la question dans nos brèves précédentes.
La police est bien obligée d’assurer aussi cette fonction, mais elle le fait de façon minimale dans les quartiers populaires. À voir, par exemple, les conditions minimales d’ouverture du bureau de police du quartier du Val d’Argenteuil-nord.
Mêlée à la population, habitant en tant que telle dans les quartiers, en liaison constante avec les jeunes (et pas uniquement avec les chefs d’établissements pour faire face à un problème particulier), la police aurait bien moins de raisons d’intervenir, et plus de dextérité pour le faire.
Loin de là, une véritable police de « proximité » est une illusion totale sous le capitalisme. Loin de là, la police habite certes les quartiers populaires, mais incognito. Derrière ses uniformes, calfeutrés dans ses voitures, n’ayant que des contacts conflictuels avec la jeunesse, les policiers sont séparés de la population, et cette séparation est cultivée de mille façons. Même la police municipale dont la raison d’être est d’être contrôlée par la municipalité est, elle aussi, séparée des habitants.
Sur Argenteuil, je ne connais qu’un exemple d’une tentative scolaire pour rapprocher des élèves de lycée professionnel et la police. Celle, réussie, à l’initiative d’une enseignante du lycée Jean-Jaurès. Seulement, une tentative rarissime. Je me souviens également d’une réunion ANRU il y a une quinzaine d’années avec le préfet du Val d’Oise où j’avais suggéré une généralisation de ce genre de choses… sans suite bien évidemment.
Les contacts avec la jeunesse, la police l’a, mais uniquement dans une relation de jeu du chat et de la souris, avec des comportements délictuels de part et d’autre, où le contact s’établit par l’intermédiaire d’objet fusant de parts et d’autres, tirs de mortiers par exemple d’un côté, jets de grenades de l’autre. Un jeu dont les habitants des quartiers populaires sont les victimes, car cela ne se produit jamais en général hors de ces quartiers.
Le drame pour les jeunes en question est que ces affrontements ne sont le produit d’aucune conscience et ne mène à aucune conscience. En clair, une sorte de jeu de vacuité dont les bénéfices sont uniquement du côté de la domination de la classe dominante. Ces évènements divisant la population des quartiers populaires, et alimentant tous les fantasmes médiatiques possibles.
Dans leurs grandes mobilisations, les travailleurs se sont organisés pour assurer la paix de leurs quartiers et de leurs grèves eux-mêmes. C’est vers quoi leurs futurs combats devront à nouveau les conduire. DM
À suivre. Un racisme qui accroit la violence.

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