jeudi 31 décembre 2020

Argenteuil, violence dangereuse des quartiers laborieux (5) : la drogue, un élément central du pourrissement de la société

 

Élément central d’un pourrissement social, désintérêt de l’État

 


La drogue est un élément central du pourrissement de la société. Elle est au cœur de la crise des quartiers populaires.

         À partir des années 1970, son usage s’est banalisé. Nous furent parmi les rares qui en dénoncèrent la banalisation. L’addiction entrave cette conscience si nécessaire pour être au mieux le maître de son destin, un enjeu personnel déjà bien compliqué.

La consommation de drogue, « douce » ou « dure » s’installa parmi la petite-bourgeoise pour se répandre parmi les plus pauvres. Les drogues dures firent des ravages mortifères dans certaines cités, à Argenteuil comme ailleurs.

      La drogue généra une gigantesque économie souterraine avec ses manœuvres, ses gros-bonnets, son blanchiment, les lieux de vente s’enkystant dans les quartiers populaires et y générant la violence. La violence du système de trafic sur la population, et celle des réseaux en concurrence entre eux.

         Comment être attiré par un emploi normal quand ces réseaux offrent tout un panel de petits boulots très rémunérateurs ?

         La police a un œil sur tout cela, mais l’État n’a pas spécialement intérêt à lutter pour la réduction drastique de ce fléau qui endort la conscience. Le contrôler est une chose, l’éradiquer en est une autre.

         Ainsi, l’École aux premières loges du problème ne joue pas un rôle éducateur sur ce plan. Face aux conduites à risques, sa volonté et les moyens mis en œuvre sont dérisoires. En 37 ans d’enseignement sur Argenteuil, JAMAIS l’Éducation nationale ne m’a sollicité sur le sujet.

         Dans le développement de la violence qui marque la société, la drogue est un élément majeur.

         Face au pouvoir que s’arrogeaient des petits trafiquants organisés dans les quartiers, il est arrivé que des habitants s’organisent pour le combattre. Que ne pourraient pas faire les réseaux d’information et d’organisation d’un mouvement ouvrier puissant dans les quartiers.

         Un pouvoir soucieux de la santé et de l’harmonie sociale aurait à cœur de se pencher sur le problème, en premier lieu en mettant des moyens importants de prévention. Quand nous évoquions hier la nécessité d’une présence sanitaire, psychologique et de diagnostic partout dans les établissements scolaires, c’est à cela que nous pensions aussi. DM

À suivre. Argenteuil, violence dangereuse des quartiers laborieux (6) : pour finir, l’échec prévisible des « plans banlieue » et autres plans pour les « quartiers populaires »

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