Les
vacances et la canicule ont posé de façon cruciale comme chaque fois la nécessité
que tout le monde sache nager. La semaine passée, nous écrivions sur les plans
d’eau, leurs problèmes, et sur la situation particulière du « lac des
ciments » à Beaumont-sur-Oise où, depuis, une nouvelle noyade vient
d’avoir lieu. Il est bon de revenir sur le sujet de la natation comme le fait
l’article ci-dessous de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine. Une
question qui intéresse tout particulièrement Argenteuil avec ses installations
aquatiques sous-dimensionnées. DM
Natation
: enseignement négligé
12 Août 2020
Durant les mois de juin et
juillet, on a compté 197 décès par noyade. C’est environ cinquante de moins que
pour la même période de 2019 sans doute en partie en raison du confinement,
mais en augmentation en juillet. Rien que dans les eaux d’Île-de-France, quinze
personnes ont trouvé la mort.
La base de loisirs, le plan d’eau
ou la rivière, qu’on soit aux abords d’une grande ville ou en campagne,
représentent souvent la sortie détente pour beaucoup de familles et de jeunes au
budget trop serré pour s’offrir des vacances. Or ces espaces de loisir ne sont
pas, ou pas suffisamment, équipés et surveillés.
Construire une piscine, aménager
un site pour la baignade, cela coûte cher, trop cher pour certaines
municipalités. De même disposer de maîtres-nageurs en nombre suffisant
nécessite un budget pour leur formation et leur embauche. En 2019, il en
manquait 5 000, selon la Fédération des maîtres-nageurs.
Enfin, trop d’enfants n’ont pas
vraiment appris à nager, alors que le risque de noyade concerne en particulier
les enfants et les jeunes de moins de 25 ans. En avril 2019, Roxana
Maracineanu, la ministre des Sports, déplorait qu’un élève sur deux ne sache
pas nager à la fin de l’école primaire. Mais, même en fin de sixième, tous n’en
sont pas capables, alors que cela fait partie du programme officiel. Les
séances obligatoires se heurtent souvent au casse-tête des emplois du
temps : comment partager entre les établissements scolaires les créneaux
horaires des piscines trop peu nombreuses, en particulier dans les banlieues
défavorisées ? Comment faire quand on habite une petite ville sans
équipement ?
Quant au projet de donner aux
enfants, dès quatre ans, une aisance aquatique, comme le souhaitait la ministre
des Sports, il ne risque pas de voir le jour, vu les suppressions de postes
dans l’Éducation nationale. Pourtant, savoir nager est indispensable et même
vital, et les organismes d’éducation devraient avoir les moyens d’assurer cette
formation, gratuitement, dès le plus jeune âge.
Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2715)
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