Police :
un sale boulot implique de sales méthodes
08 Juillet 2020
Le 2 juillet, la Compagnie de
sécurisation et d’intervention opérant en Seine-Saint-Denis (CSI 93),une unité
de police forte de 148 hommes, a été dissoute sur ordre du préfet.
La police des polices a en effet
découvert, après de nombreuses plaintes et des rumeurs concordantes suivies de
plusieurs mois d’enquête que la CSI, ou au moins une partie de ses membres,
avait les mêmes mœurs que les bandes qu’elle est censée combattre.
Quatre policiers sont inculpés de
faux et usage de faux, violence en réunion, détention de stupéfiants, extorsion
de fonds. Ils sont en fait accusés de racketter les dealers et de les tabasser
le cas échéant, de monter de fausses affaires pour se livrer au chantage,
d’avoir planqué de la drogue jusque dans les locaux de la police, etc.
Le même jour, à l’autre bout du
pays, deux membres de la police des frontières comparaissaient devant le
tribunal de Gap. Ils sont accusés d’avoir violenté et racketté des sans-papiers
qui tentaient de gagner la France.
Ces méfaits s’ajoutent à la
longue liste des violences policières contre les manifestants, des brutalités
conduisant régulièrement au décès des personnes arrêtées, du racisme et de la
haine des pauvres étalés en toute occasion. Devant une telle accumulation et,
surtout, devant les protestations d’une partie de l’opinion publique et devant
les témoignages irréfutables désormais filmés par des téléphones ou des caméras
de surveillance, l’État fait donc quelques exemples.
On peut parier qu’ils resteront
isolés. Comme l’a dit crûment un commissaire de police et responsable syndical,
en période de troubles sociaux le gouvernement aura besoin de sa police, il
doit donc la ménager.
En vertu de quoi le nouveau
Premier ministre a tenu à consacrer sa première visite aux policiers pour les
assurer de sa « reconnaissance et de son soutien sans faille ».
Paul
GALOIS (Lutte ouvrière n°2710)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire