Les
partisans et les électeurs qui ont espéré dans la victoire de Philippe Doucet
appartiennent pour la plupart au monde du travail. Dans les combats futurs, locaux ou autres,
nous espérons que nous nous retrouverons ensemble. Au moins pour quelques-uns d'entre eux. C’est dans cette mesure que
nous revenons sur l’échec de la liste dans laquelle ils avaient mis leurs
espoirs. DM
Une carrière politicienne poursuivie, une absence de continuité
locale
Nous comprenons que tous ceux qui
ont cru en la victoire aux élections municipales de leur chef Philippe Doucet
soient déçus. Certains ont vu leurs espérances personnelles s’envoler. D’autres
avaient mouillé la chemise et ont constaté que c’était sans résultat. D’autres
encore étaient convaincus que la victoire qu’ils visaient allait amener un
paradis face à l’apocalypse représenté par son adversaire.
Les
uns et les autres sont déçus, et encore une fois, chacun peut le comprendre
aisément. Mais pourquoi tant d'efforts pour un si piètre résultat. Nous
aimerions échanger avec ceux pour qui cette réponse importe.
D’autant
plus que nous retrouverons nombre d’entre eux dans les activités que nous
menons et les luttes qui auront lieu et auxquelles nous participerons. C’est à
ceux-là qui ne sont ni des ennemis, ni des exploiteurs, ni même des
concurrents, auxquels je m’adresse.
On
ne peut pas dire que cet échec est dû aux autres. Lorsque notre liste obtient
2%, ce n’est pas la faute des autres. Il y a un certain nombre de raisons pour
cela. Nous nous présentions sur la base de notre programme communiste et
trotskyste. Notre réseau d’influence est limité. Nous subissons comme d’autres
la dépolitisation du monde du travail. La configuration et le nombre des
différentes listes nous étaient défavorables. Etc.
Et
vous ?
Vous
avez été desservis par la personnalité de votre chef, et par de mauvais choix politiques,
cela à côté d’autres facteurs.
Philippe
Doucet a sa part de responsabilité dans la dépolitisation qui touche
particulièrement les milieux populaires. Les réseaux de gauche, et en premier
lieu leurs chefs, ont soutenu les aléas des gouvernements Mitterrand-Jospin-Hollande,
pour résumer, au service du Capital, et durs avec les travailleurs.
Si
quelques-uns n’ont pas oublié et pour lesquels il n’est pas question d’oublier
ce genre de choses (comme vous le savez, nous en sommes), le problème est
surtout que cette histoire a imprégné insidieusement la conscience des larges
masses d’individus en entraînant désintérêt et écœurement. 54 0000 électeurs à
Argenteuil pour plus de 110 000 habitants ! Vous les avez rencontrés
ces travailleurs qui ne sont plus inscrits sur les listes électorales. Ces
travailleurs immigrés de longue date qui vous ont exprimé leur amertume de
n’être toujours pas électeurs après des décennies de sacrifice de leur vie au
travail… Moins de 20 000 votants pour plus de 110 000 habitants au
second tour des Municipales !
Philippe
Doucet ne s’est jamais cantonné d’être un modeste notable local. Ses espoirs
visaient à obtenir dans la queue de la comète Valls un poste de ministre. Ce
n’est sans doute pas cela qui l’a fait perdre à Argenteuil, mais il a contribué
par cela à cette dépolitisation dont l’abstention record est un aspect.
Et
puis, ses objectifs de carrière personnelle l’ont considérablement occupé,
après sa défaite de 2014. Occupé à Paris, virevoltant dans les médias,
froufroutant autour de Valls, il a oublié Argenteuil. Il y fut encore un peu de
2014 à juin 2017 comme député d’Argenteuil-Bezons, mais il y disparut de cette
date à, disons, jusqu’au début 2019.
Je
pense que Philippe Doucet considère que par une campagne formidable on peut
rattraper le temps perdu. Mais c’est une vision profondément erronée.
L’activité politique a besoin de continuité, d’une continuité sans faille.
C’est cela qui permet de construire.
Philippe
Doucet a certainement des qualités de rayonnement personnel, mais il en a aussi
dans l’art de se faire des ennemis. Si à Conjugue, certains lui ont pardonné
apparemment, autour de Conjugue, sans doute plus nombreux ont été ceux qui se
souviennent. L’affaire du Temple d’Argenteuil a également laissé des traces.
Jean Vilar également, nous n’y reviendrons pas. Une autre que nous évoquions il
y a quelques mois sur le présent blog, celle de l’affaire de L’Agora, ce lieu
inutile initié par Philippe Doucet en
tant que responsable d’AB-Habitat. Ceux qui sont intéressés peuvent
rechercher sur notre blog ce que nous en disions… En tout cas, cela fait déjà beaucoup.
Mais il y a aussi le type de la campagne à laquelle ses partisans ont beaucoup donnée, et le type d’alliances que Philippe Doucet a décidées et
qui vous ont finalement particulièrement handicapés. C’est ce que je
développerai demain, en toute fraternité encore. DM
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire