lundi 22 juin 2020

Violences faites aux femmes : un décret scandaleux


Une annulation qui s’impose dans les meilleurs délais



Grâce aux combats des femmes contre les violences « conjugales » à leur encontre, des progrès juridiques ont été fait pour les protéger. Il y a en particulier depuis 2010 la possibilité de la délivrance d’ordonnances de protection qui une fois établies par la justice interdisent le contact entre le responsable des violences et sa victime, et de quelque façon que ce soit. En 2019, 4.000 ordonnances de protection ont été délivrées en France, nombre qui reste bien inférieur à ce qui est fait dans d’autres pays, en Espagne en particulier.
         Jusqu’en décembre dernier, le juge avait 42 jours pour statuer et délivrer l’ordonnance. Ce délai a été ramené à 6 jours. Mais par un décret d’application en date du 27 mai, c’est à la victime d’informer son compagnon ou ex-compagnon par voie d’huissier, et cela à ses frais, et elle n’a que 24 heures pour le faire, une fois que la date d’audience a été décidée par le juge. Si elle ne le fait pas, cela entraîne toute l’annulation de la procédure.
         Un amendement serait en discussion pour l’annulation d’une procédure bien troublante. Comme si ce n’était pas à l’État de mener lui-même de a jusqu’à z la procédure, sans que les victimes, au-delà de ce qui les concernent, n’aient ni à s’en préoccuper ni à en payer les frais.
         Cette situation sera peut-être annulée, mais l’affaire montre une fois de plus la légèreté avec laquelle l’État et le gouvernement traitent la question fondamentale des violences faites aux femmes. DM

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