Vers une
vague de licenciements : le patronat veut tailler dans le vif
27 Mai 2020
En annonçant le confinement
Macron avait assuré qu’il n’y aurait ni faillites, ni licenciements, grâce aux
subventions distribuées au patronat, directement ou par le biais du chômage
partiel. Deux mois après on voit bien qu’il ne s’agissait que de phrases
creuses.
Les travailleurs précaires ont perdu
leurs contrats depuis deux mois et désespèrent d’en retrouver un. Les
saisonniers sont au chômage et les autoentrepreneurs, déclarés ou non, ont
rejoint depuis longtemps la foule de ceux qui ont besoin d’aides alimentaires.
Les premières faillites, avec la perspective du licenciement de tout le
personnel, se sont déclarées dans les enseignes commerciales comme André,
NafNaf ou Alinéa. Elles ont été suivies des annonces de licenciements en nombre
dans les entreprises liées au tourisme ou au voyage. C’est désormais le tour de
l’automobile, avec Renault. Le groupe ne fait qu’ouvrir le bal des grandes
entreprises qui ne perdront pas cette occasion de réduire leur personnel.
Carrefour en a donné un exemple. Alors que, comme toutes les chaînes
d’hypermarché, il a fait de bonnes affaires lors du confinement, le groupe
annonce 3 000 suppressions de postes d’ici la fin de l’année.
Tous les commentaires annoncent
aussi des licenciements dans les entreprises liées au transport aérien, des
faillites dans la sous-traitance automobile, des catastrophes dans la
restauration, le commerce de détail, etc. Tout montre que la crise déclenchée
par l’épidémie se transforme en crise générale et que le chômage pourrait
exploser.
À chaque annonce de
licenciements, le patronat et ses nombreux alliés mettront en avant les cas
particuliers, les spécificités. Ils le font déjà en dissertant sur les
prétendues difficultés propres de Renault, les particularités de l’industrie
touristique ou le marché mondial des avions de ligne. Il se trouvera bien sûr
des bons apôtres pour proposer tel ou tel plan de relance, pour telle ou telle
catégorie ou branche d’industrie. Poser au nom des salariés la question de ce
que devraient faire les patrons est inutile : ils chercheront à maintenir
leurs profits et ils ne peuvent le faire qu’en sacrifiant les salariés. C’est
le système capitaliste en faillite qui tente de perdurer en écrasant la classe
travailleuse.
Pour les travailleurs, il n’y a
pas plus de solution locale qu’il n’y a de solution individuelle. Les
capitalistes se débattent pour leur survie dans cette crise en se battant les
uns contre les autres et tous ensemble contre la classe travailleuse. Cette
dernière ne peut se défendre que comme un tout, en exigeant que chaque
travailleur ait un emploi et un salaire. Et, puisque les responsables de la
crise prétendent qu’il n’y a pas assez de travail, il faut les contraindre à le
répartir entre tous les bras disponibles.
Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2704)
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