Le
discours de Macron : on n’est jamais si bien servi…
17 Juin 2020
« Nous n’avons pas à rougir de
notre bilan. Des dizaines de milliers de vies ont été sauvées par nos choix.
Nous pouvons être fiers de ce qui a été fait. » Ce sont
les mots qu’Emmanuel Macron n’a pas hésité à employer lors de son allocution du
14 juin.
Le président emploie sans doute
le « nous » selon une tournure qu’on appelle le « nous de
majesté » pour parler de lui-même. Il ne manque donc pas d’audace. Lorsque
l’épidémie a frappé le pays, rien n’était prêt. Le système hospitalier était
incapable de faire face, détruit par des années de restrictions budgétaires.
Macron y avait apporté sa touche, refusant de bouger le petit doigt et de
débloquer les sommes nécessaires pour répondre aux revendications des soignants
qui manifestaient depuis des mois.
Le personnel des hôpitaux a dû
risquer sa vie, et parfois la perdre, en s’exposant au virus, faute du matériel
de protection nécessaire. Les lits de réanimation étaient en nombre
insuffisant, à tel point que pendant des semaines on a frôlé l’engorgement
total des services. S’il a été possible de faire face, c’est non seulement
grâce au courage du personnel des hôpitaux, mais aussi grâce à tous les
volontaires qui sont venus boucher les trous creusés par les suppressions de
personnel.
Dans les Ehpad aussi, le
gouvernement a été incapable de fournir masques, gants et protections
indispensables. Celles et ceux qui y travaillaient ont été laissés à eux-mêmes,
jusqu’à ce que l’hécatombe qui frappait leurs pensionnaires apparaisse au grand
jour. Lorsqu’ils s’adressaient à la population, Macron et son ministre Olivier
Véran ont commencé par mentir, en disant que les masques ne servaient à rien,
justifiant ainsi le fait qu’ils étaient incapables d’en fournir et que les
anciens stocks avaient été détruits. On a aussi subi la pénurie de tests alors
même que l’OMS préconisait : « Testez, testez, testez. »
Macron se déclare fier
aujourd’hui du triste bilan qui est le sien et celui de son gouvernement. S’il
persiste et signe, c’est pour continuer dans la même voie.
Daniel
MESCLA (Lutte ouvrière n°2707)
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pouvez trouver notre hebdomadaire Lutte ouvrière et la revue Lutte de classe au
Presse-papier avenue Gabriel Péri à Argenteuil. Mais les militants de lutte
ouvrière peuvent aussi vous l’apporter. Et puis, il y a la permanence du
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