mardi 7 avril 2020

Réouverture de lits, une exigence meilleure que des transferts en hélicoptère. Une lettre ouverte du Comité de Défense de l'hôpital de Beaumont-sur-Oise


Le 4 avril 2020,

Lettre ouverte à    

Monsieur le Directeur du GHT NOVO, Alexandre AUBERT, Monsieur le Directeur de l’ARS d’Ile de France, Aurélien ROUSSEAU Monsieur le Préfet du Val d’Oise       

Messieurs, 

Nous sommes face à une mise en danger immédiate de la vie des patients. Chiffres au 2 avril 2020 des Hauts de France : 126 morts, 354 hospitalisations et 73 patients en réanimation et dans le Val d’Oise : 174 morts, 816 hospitalisations et 154 en réanimation. Les services de réanimation et unités Covid 19 des hôpitaux de Creil, de Beauvais, d’Eaubonne, de Gonesse et de Pontoise sont saturés.  
Vous l’avez appris comme nous par la presse : à l’Ehpad de Crouy en Thelle, à 10 km de Beaumont, 20 résidents sur 80 viennent de mourir et à Chambly, à la résidence Louise Michel, 30 personnes sont atteintes du Covid 19 dont 17 soignants ! Les transports en hélicoptères ou TGV sanitaires se multiplient et cette stratégie de transfert des patients vers la province interroge.
Et immédiatement nous posons la question : ne serait-il pas plus judicieux, raisonnable, moins chronophage en personnels mobilisés, moins coûteux et surtout plus humains, plus sécurisant, pour tous ces malades déplacés que de rouvrir les 8 lits de réanimation et 4 lits de soins continus à l’hôpital de Beaumont sur Oise, lits fermés au 1er septembre 2019 ? D’autant que vous, Monsieur le Directeur de l'ARS, avez placé ce 24 mars l'Hôpital de Beaumont, « hôpital de 2ème ligne ».  L’austérité excessive et imprévoyante qui a privé les 180 000 citoyens du Val d’Oise et de l’Oise, résidant sur le territoire desservi par notre hôpital, des soins critiques et de réanimation qui étaient jusque-là présents à Beaumont sur Oise n’est plus à démontrer.
Nous avions dit depuis plus d’un an déjà, que la fermeture à Beaumont de plus de 200 lits, de 200 postes de travail, le démantèlement des services de Néonatalogie, de réanimation, de la chirurgie conventionnelle, de la Pédiatrie (ne restent que 6/19 lits) étaient annonciateurs d’une catastrophe sanitaire sur la région, nous y sommes. Nous réclamons leur restitution.
Le temps est arrivé des décisions urgentes et conséquentes pour limiter non seulement la propagation du virus à d’autres régions, mais aussi pour permettre un accès aux soins de proximité. Nous devons, le plus possible, éviter d’être contraints de « trier et sélectionner » parmi les patients susceptibles de pouvoir bénéficier des soins de réanimation, même s’il relève d’une décision collégiale et concertée des équipes médicales et paramédicales. Parce qu’elles doivent faire face à la pénurie de lits, de matériels et de personnels qualifiés pour ces lourdes prises en charge, et dans la désespérance et la souffrance, face à l’afflux des malades graves sur notre région démunie, ces équipes doivent prendre des décisions éthiques contraires à leurs missions de soins.
Nous en appelons à votre responsabilité, à votre pouvoir : mobiliser d’urgence les ressources logistiques et humaines pour permettre la réouverture de l’unité de réanimation de Beaumont dans des locaux opérationnels et intacts. Rapatrier le matériel de réanimation, remobiliser une équipe médicale et paramédicale en extrême urgence est encore de l’ordre du possible et relève de vos prérogatives. (L’hôpital d’Eaubonne en est un exemple récent)

Veuillez accepter, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.

      Pour l’USD CGT Santé 95, C. HUET et C.APPIANI   Pour la CGT de l’Hôpital de Beaumont, S. MERLEAU P. MATHE, urgentiste (AMUF) Pour le Comité de défense du GHCPO, Jean MENNESSIER,              Nathalie RAVIER, Maire de Méru

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