Le 4 avril 2020,
Lettre
ouverte à
Monsieur
le Directeur du GHT NOVO, Alexandre AUBERT, Monsieur le Directeur de l’ARS
d’Ile de France, Aurélien ROUSSEAU Monsieur le Préfet du Val d’Oise
Messieurs,
Nous sommes face à une mise en
danger immédiate de la vie des patients. Chiffres au 2 avril 2020 des Hauts de
France : 126 morts, 354 hospitalisations et 73 patients en réanimation et dans
le Val d’Oise : 174 morts, 816 hospitalisations et 154 en réanimation. Les
services de réanimation et unités Covid 19 des hôpitaux de Creil, de Beauvais,
d’Eaubonne, de Gonesse et de Pontoise sont saturés.
Vous l’avez appris comme nous par
la presse : à l’Ehpad de Crouy en Thelle, à 10 km de Beaumont, 20 résidents sur
80 viennent de mourir et à Chambly, à la résidence Louise Michel, 30 personnes
sont atteintes du Covid 19 dont 17 soignants ! Les transports en hélicoptères
ou TGV sanitaires se multiplient et cette stratégie de transfert des patients
vers la province interroge.
Et immédiatement nous posons la
question : ne serait-il pas plus judicieux, raisonnable, moins chronophage en
personnels mobilisés, moins coûteux et surtout plus humains, plus sécurisant,
pour tous ces malades déplacés que de rouvrir les 8 lits de réanimation et 4
lits de soins continus à l’hôpital de Beaumont sur Oise, lits fermés au 1er
septembre 2019 ? D’autant que vous, Monsieur le Directeur de l'ARS, avez placé
ce 24 mars l'Hôpital de Beaumont, « hôpital de 2ème ligne ». L’austérité excessive et imprévoyante qui a
privé les 180 000 citoyens du Val d’Oise et de l’Oise, résidant sur le
territoire desservi par notre hôpital, des soins critiques et de réanimation
qui étaient jusque-là présents à Beaumont sur Oise n’est plus à démontrer.
Nous avions dit depuis plus d’un
an déjà, que la fermeture à Beaumont de plus de 200 lits, de 200 postes de
travail, le démantèlement des services de Néonatalogie, de réanimation, de la
chirurgie conventionnelle, de la Pédiatrie (ne restent que 6/19 lits) étaient
annonciateurs d’une catastrophe sanitaire sur la région, nous y sommes. Nous
réclamons leur restitution.
Le temps est arrivé des décisions
urgentes et conséquentes pour limiter non seulement la propagation du virus à
d’autres régions, mais aussi pour permettre un accès aux soins de proximité.
Nous devons, le plus possible, éviter d’être contraints de « trier et
sélectionner » parmi les patients susceptibles de pouvoir bénéficier des soins
de réanimation, même s’il relève d’une décision collégiale et concertée des
équipes médicales et paramédicales. Parce qu’elles doivent faire face à la
pénurie de lits, de matériels et de personnels qualifiés pour ces lourdes
prises en charge, et dans la désespérance et la souffrance, face à l’afflux des
malades graves sur notre région démunie, ces équipes doivent prendre des
décisions éthiques contraires à leurs missions de soins.
Nous en appelons à votre
responsabilité, à votre pouvoir : mobiliser d’urgence les ressources
logistiques et humaines pour permettre la réouverture de l’unité de réanimation
de Beaumont dans des locaux opérationnels et intacts. Rapatrier le matériel de réanimation,
remobiliser une équipe médicale et paramédicale en extrême urgence est encore
de l’ordre du possible et relève de vos prérogatives. (L’hôpital d’Eaubonne en
est un exemple récent)
Veuillez accepter, Monsieur,
l’expression de nos salutations distinguées.
Pour l’USD CGT Santé 95, C. HUET et
C.APPIANI Pour la CGT de l’Hôpital de
Beaumont, S. MERLEAU P. MATHE, urgentiste (AMUF) Pour le Comité de défense du
GHCPO, Jean MENNESSIER,
Nathalie RAVIER, Maire de Méru
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