Le Maire
aux patrons : sauver les profits à tout prix
08 Avril 2020
Dans une interview au Journal
du dimanche du 5 avril, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’est dit
soucieux de sauver l’économie du naufrage, confirmant que l’État ouvrirait ses
guichets sans regarder à la dépense pour les entreprises.
De nombreux commentateurs y ont
vu une rupture avec le discours tenu jusque-là par un ministre qui se
présentait comme un partisan de la rigueur budgétaire. Mais il n’y a là rien de
bien nouveau sous le soleil du capitalisme, ni même depuis que Le Maire occupe
son poste actuel. Son souci de limiter la dépense publique s’est fait au
détriment des hôpitaux par exemple, et on voit aujourd’hui avec quelles
conséquences dramatiques. Mais cela n’a jamais amené ce ministre à priver le patronat
des exonérations de cotisations ou des allègements d’impôt dont il bénéficie,
bien au contraire puisque le gouvernement auquel il appartient n’a cessé de les
multiplier.
Il aura suffi à Le Maire
d’évoquer d’éventuelles nationalisations et de pérorer sur la nécessité d’un «
nouveau capitalisme, qui soit plus respectueux des personnes, qui soit plus
soucieux de lutter contre les inégalités » pour que la presse parle de la
conversion d’un ultralibéral en un partisan de l’intervention de l’État. En
réalité, avec le marasme dans lequel se retrouve plongé le transport aérien, il
n’est guère surprenant que le projet de privatisation d’Aéroports de Paris soit
suspendu et que la nationalisation d’Air France soit envisagée. Au-delà de ce
seul exemple, dans le contexte de catastrophe économique provoquée par
l’épidémie de Covid-19, il est possible que l’État soit amené à nationaliser
des entreprises dans bien d’autres secteurs, dans l’industrie, les banques…
Mais les nationalisations telles
que peuvent l’envisager des politiciens bourgeois comme Le Maire sont destinées
à sauver la mise aux capitalistes, l’État reprenant à son compte les pertes des
entreprises dont il prend le contrôle. Cela s’est déjà vu dans le passé à de
nombreuses reprises.
Permettre à ces entreprises de
produire à nouveau des profits implique de s’en prendre aux travailleurs et à
leurs droits. Les mesures prises dans le cadre de la loi d’urgence sanitaire
montrent clairement ce que le gouvernement réserve aux salariés : durée du
travail pouvant aller jusqu’à 60 heures par semaine, vol légalisé des journées
de congé…
Comme par le passé, les
travailleurs n’ont rien à attendre de gouvernements comme celui de
Macron-Philippe qui, quel que soit leur discours, se préoccupent exclusivement
de défendre les intérêts de la classe capitaliste.
Boris SAVIN (Lutte ouvrière n°2697)
Dans
cette période de confinement, Lutte ouvrière fera tout pour continuer à
informer de bien des choses que l’on ne trouvera pas dans les moyens
d’information officiels, en défendant un point de vue communiste
révolutionnaire. Mais il sera de plus en plus difficile sinon de l’imprimer, du
moins de l’acheminer et la faire parvenir à nos abonnés, aux vendeurs de presse
et à tous nos amis.
Lutte
ouvrière sera en tout cas disponible sur le
site internet www.lutte-ouvriere.org à l’onglet journal. Il faut, plus que jamais,
continuer à nous lire et à nous faire lire !
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