Loi sur
les retraites : discutée au Parlement, rejetée dans la rue !
19
Février 2020
Lundi
17 février, l’Assemblée nationale a commencé à examiner le projet de réforme
des retraites. Mais si le gouvernement voulait donner l’image d’un gouvernement
fort, capable de faire adopter son texte au pas de charge, on est loin du
compte.
Alors
que Macron et Philippe prétendaient vouloir instaurer un système universel,
« le même pour tous », la mobilisation des travailleurs contre leur
réforme les a contraints de promettre à certaines catégories de salariés le
maintien de leur régime spécial, à commencer par celui des policiers, ou de
s’engager à étaler sur plusieurs années les effets de sa disparition. En
faisant ces quelques concessions, le gouvernement a ainsi prêté le flanc aux
critiques de la droite, le député LR de l’Oise Éric Woerth déclarant par
exemple le 18 février : « Dans cinq présidents de la République, on
aura supprimé les régimes spéciaux, c’est une plaisanterie. »
Pour se
concilier la CFDT, le gouvernement a été obligé de reprendre sa proposition de
mettre en place une conférence de financement, qui a commencé à se réunir le 17
février et doit rendre ses conclusions fin avril. Du coup, des députés, là
encore souvent de droite, ne se privent pas de souligner qu’on leur propose de
voter une réforme sans avoir prévu son financement.
Enfin,
confronté à la guérilla parlementaire des députés du Parti communiste et de la
France insoumise qui ont déposé plus de 40 000 amendements, le
gouvernement aura bien du mal à parvenir à faire adopter son texte avant les
élections municipales, comme il en avait l’intention. À moins de recourir à
l’article 49-3 de la Constitution, ce qui serait du plus mauvais effet.
Mais,
même si le gouvernement y parvient, ce n’est pas au Parlement que se joue
l’avenir de la réforme des retraites, mais dans la rue et dans les entreprises.
Si la mobilisation n’a plus le niveau qu’elle a pu atteindre durant les mois de
décembre et janvier, des milliers de travailleurs continuent de vouloir faire
entendre leur refus de la retraite à points de Macron-Philippe à l’occasion de
journées d’action. Ainsi, venant pourtant après plus d’un mois de grève
reconductible massivement suivie, la grève appelée par plusieurs syndicats de
la RATP le jour du début des discussions à l’Assemblée a entraîné des
perturbations du trafic sur plusieurs lignes de métro. Le 20 février,
l’intersyndicale qui regroupe la CGT, FO, Solidaires et des organisations de
jeunesse a appelé une nouvelle fois à manifester dans tout le pays.
Ceux
qui se sont mobilisés après le 5 décembre n’acceptent toujours pas cette
réforme, dont le seul but est de les obliger à travailler plus longtemps pour
permettre à l’État de continuer à multiplier les cadeaux aux capitalistes et
aux classes les plus riches. Dans l’esprit de tous, la lutte n’est pas finie
et, ce qu’un Parlement et un gouvernement ont fait, la rue pourra le défaire !
Marc RÉMY (Lutte ouvrière n°2690)
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