Éducation
: ne faire confiance qu’à la lutte !
31 Décembre 2019
Aucun poste créé dans l’Éducation
nationale, voilà à quoi se sont résumées les annonces aux syndicats enseignants
le 18 décembre. Après les promesses mensongères sur les revalorisations
salariales et les annonces inquiétantes sur la « requalification du métier
d’enseignant », cela ajoute une nouvelle raison pour continuer de lutter.
Pour faire croire à une
amélioration de la situation, le gouvernement veut déshabiller le secondaire
pour habiller – à peine – le primaire : 440 postes sont supprimés d’un
côté et 440 créés de l’autre. Le ministère ose affirmer qu’il va y avoir un
rééquilibrage des postes entre académies. Mais ces chiffres masquent une
réalité, celle de la montée démographique. Sur l’ensemble du pays, 22 500
jeunes supplémentaires vont rentrer en collège et en lycée. D’après les
syndicats, pour maintenir le nombre d’adultes dans les établissements du second
degré et accueillir ces nouveaux jeunes, il aurait fallu recruter au bas mot
1 100 professeurs. Ainsi, il y aura bien des nouveaux dédoublements en
grandes sections de maternelles dans les zones relevant de l’éducation
prioritaire, mais ailleurs, les conditions d’enseignement vont considérablement
se dégrader. Ce sera le cas non seulement dans les autres classes de primaire
non dédoublées, mais aussi dans le secondaire.
Les classes de collèges et de
lycées vont donc être surchargées et les élèves en difficulté surnageront
toujours plus difficilement. Le ministère a le culot de prétendre qu’il n’en
sera rien parce qu’il demandera aux professeurs de faire des heures
supplémentaires. L’an passé déjà, il a imposé une deuxième heure supplémentaire
obligatoire aux enseignants du secondaire. Depuis des années, la hiérarchie
impose, par petites touches, avec des réunions supplémentaires, des ateliers,
des tutorats, des aides aux devoirs, une véritable augmentation du temps de
travail des enseignants. Nombre de ceux-ci voient où cela mène : faire
travailler plus les enseignants permettra de continuer à supprimer des postes.
Le résultat le plus net de cette
politique est la dégradation des conditions d’accueil des élèves, qui sont en
présence de toujours moins d’adultes. Dans nombre d’établissements, en plus des
postes d’enseignants supprimés, il manque des infirmières scolaires et on n’a
pas vu de médecin depuis belle lurette. Les locaux sont mal entretenus car il
manque des agents d’entretien et ceux qui sont là doivent s’épuiser à faire le double
de travail. Il n’y a pas assez d’assistantes sociales, pas assez de conseillers
d’orientation, pas assez de surveillants, d’assistants pédagogiques, d’AESH
pour les élèves handicapés.
À cela s’ajoutent les salaires
bloqués depuis des années. Les promesses du ministre Blanquer, sur une possible
revalorisation salariale, ne trompent pas grand monde.
Les raisons de se battre sont
nombreuses. C’est pourquoi beaucoup d’enseignants ont fait grève avant les
vacances contre la réforme des retraites. C’est pourquoi il est nécessaire de
continuer à partir du 6 janvier et au-delà.
Aline URBAIN (Lutte ouvrière
n°2683)
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