La grève : un droit dont il faut se servir
27 Novembre 2019
Bruno Retailleau, sénateur Les
Républicains, a déclaré qu’il voulait déposer un projet de loi restreignant le
droit de grève dans les services publics. « Je propose un droit nouveau
pour les usagers du service public de transports qui consiste à définir un vrai
service minimum garanti, a-t-il déclaré. Il n’est pas question
que le droit de grève consiste à prendre tout un pays et une économie en
otages. »
Comme à tous les politiciens de
son espèce, le droit de grève (accordé aux travailleurs en 1864, il y a donc
155 ans !) lui donne des boutons, et d’autant plus si la mobilisation
promet d’être large, plusieurs catégories de travailleurs ayant déjà annoncé
leur volonté de cesser le travail le 5 décembre. Un Retailleau ne pouvait
manquer cette occasion de se poser en défenseur des usagers « otages des
grévistes ».
Le droit de grève est inscrit
dans la Constitution. D’après les textes officiels, tout salarié d’une
entreprise peut l’utiliser lorsque l’appel à la grève est lancé, avec dépôt de
revendications professionnelles, soit au niveau national par des syndicats,
soit lorsque, sur une entreprise, il y a un arrêt collectif de salariés.
Naturellement, ce n’est pas
seulement une question légale. Bien des patrons font tout pour limiter
l’exercice de ce droit par les travailleurs, sans reculer devant la menace.
Dans de nombreux secteurs, les administrations cherchent de même à le limiter
par des réglementations. L’imposer devient alors une question de rapport de
force entre travailleurs et patrons.
Et lorsque la colère explose, comme
en Mai 68, aucune loi ou limite du droit de grève ne peut empêcher les
travailleurs de l’exercer massivement.
Marianne LAMIRAL
(Lutte ouvrière n°2678)
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