Empêcher ces mots que je ne saurais entendre
Le maire d’Argenteuil a suspendu
avant-hier soir le conseil municipal parce qu’il ne voulait plus entendre ce qu’une
conseillère municipale d’opposition, Marie-José Cayzac, avait commencé à dire.
A
l’occasion du point sur « la charte des associations », elle
rappelait que c’est un démissionnaire du conseil qui occupait jusqu’à
maintenant la délégation du maire en charge de ce secteur. Lui et sa compagne
sont partis vers d’autres cieux et surtout vers le parti de Le Pen. Madame
Cayzac reliait ce fait à bien d’autres de la mandature de la municipalité
actuelle.
Georges
Mothron a jugé outrancier que l’on puisse faire un rapport entre le
positionnement de lui-même et de sa municipalité, et ce ralliement ouvert à l’extrême-droite
de deux de ses membres.
Depuis
longtemps, le maire d’Argenteuil a fait des gestes en direction de ce que son
mouvement gaulliste comprenait de plus réactionnaire, et ce n’était un secret
pour personne.
Mais
rappelons trois faits. La présence sur sa liste en 2014 d’un partisan de Boutin
aux idées que l’on connaît, même si son représentant n’est plus en odeur de
sainteté aujourd’hui. Rappelons la censure opérée à l’encontre de « La
sociologue et l’ourson », un reportage percutant sur le Mariage pour tous.
Les facilités, et c’est le moins que l’on puisse dire, opérées pour l’école
Charlemagne marquée à l’extrême-droite.
Certes,
ces faits ne donnent pas un tableau des sentiments de chacun des membres de la
municipalité, et du maire lui-même.
Mais
ils posent incontestablement question. Et le départ de l’adjoint et de la
conseillère déléguée vers le parti de Le Pen méritait que l’on s’y arrête.DM
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