samedi 2 novembre 2019

Argenteuil, les arbres, hier… et aujourd’hui


Il n’y a rien de nouveau sous le soleil



Dans la dernière « lettre de Monet » éditée par la société historique du Vieil Argenteuil, j’ai trouvé un passage qui immédiatement m’a évoqué le square Jean Vilar, avec ses veilles essences remarquables, qui serait emporté si jamais le projet « Cap Héloïse » se réalisait. Que l’on me permette de citer un extrait de cette lettre :
         « … En plantant ces arbres (il s’agit d’ormes. DM), nous ne pouvions espérer de les voir à l’état prospère où ils sont parvenus. Nos doutes à cet égard étaient d’autant plus fondés, que des vingt-trois membres du conseil qui ont voté cette plantation, trois seulement d’entre eux… ont survécu.
         Je vous le dirai franchement, mes chers concitoyens, j’étais heureux de pouvoir, après trente-cinq ans, contempler la beauté de ces boulevards, à la création desquels j’ai pris une si grande part, de ces boulevards qui, par la beauté des arbres, embellissaient notre commune, et procurait non seulement une promenade agréable aux habitants mais encore un certain revenu…
         Vous apprécierez la peine que j’ai pu éprouver à ces derniers moments de ma vie, en apprenant la destruction déjà faite d’une grande partie de cette œuvre, dont je me faisais gloire et bonheur, et cela sans aucune espèce de motif avouable…
         Par quelle fatalité donc M. … dont le devoir était de veiller à la conservation et à l’entretien de de cette sorte de monument public, qui faisait l’admiration des habitants et des étrangers, a-t-il pu, a-t-il osé, de son autorité privée, sans la participation du conseil municipal, ordonner une semblable destruction ?
         Peut-être qu’à l’apparition de cette note, M. le maire entreprendra de se disculper de cette faute monstrueuse. Mais quels que soient les moyens dont il est si habile à faire usage, ils échoueront contre l’évidence, contre la raison, contre le bon sens… En vain monsieur le maire allèguerait de la replantation en marronniers des boulevards où la destruction a été arrêtée ; ces marronniers dont l’avenir est plus qu’incertain, ne produiront en tout cas que de mauvais bois pour le chauffage comme pour l’industrie… »
         Certes ces mots ont été écrit en… 1851 et sont d’un ancien maire d’alors. Mais comme ils sont d’actualité, à un moment où la municipalité d’Argenteuil, le promoteur, et le préfet du Val d’Oise lui-même, affirment qu’il y a équivalence entre la destruction d’arbres plus que centenaires et les centaines de jeunes pousses que ces gens-là affirment vouloir planter dans ce qui ne sera que des jardinières. DM

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