Macron et
les retraites : un matamore inquiet
30 Octobre 2019
Avant même que la contestation se
cristallise lors de la journée de grève interprofessionnelle du 5 décembre,
Macron a affiché sa détermination à mener à bien sa réforme de destruction des
retraites. Tel un matamore faisant le sacrifice des restes de sa popularité sur
l’autel des intérêts de la bourgeoisie, il a promis, juré, craché dans les
micros de RTL qu’il irait jusqu’au bout.
Derrière cette fermeté affichée,
et tout en cherchant à justifier son projet de réforme, le locataire de
l’Élysée a lancé des pistes d’aménagement dans le but de diviser les salariés
face à cette nouvelle attaque de grande ampleur qui passe mal.
La réforme des retraites se
ferait, selon Macron, au nom de la justice. Comme si aligner les pensions de
tous sur celle des retraités les plus pauvres serait un progrès pour quiconque.
Macron prétend lutter contre les inégalités de traitement en s’en prenant aux
régimes spéciaux. Mais, loin de venir en aide aux retraités les moins bien
lotis, sa réforme réduirait la pension de tous, ne serait-ce qu’en prenant en
compte l’ensemble de la carrière professionnelle pour en calculer le montant,
et en la faisant dépendre du bon vouloir du pouvoir en place avec le système
par points.
Macron ne cache pas qu’il veut
contraindre les salariés à travailler plus longtemps pour toucher une pension
de retraite. Ce sera difficile à expliquer aux six millions de travailleurs au
chômage, aux millions de jeunes qui s’y retrouvent avant même d’avoir pu
commencer à travailler, à tous les seniors jetés dehors de plus en plus tôt
sans espoir de retrouver le moindre emploi.
Macron a avancé l’idée d’un
possible report de l’entrée en vigueur du système de retraite par points pour
certaines catégories de salariés, les travailleurs du rail, de l’électricité ou
du gaz. Ses vagues concessions à la marge visent à diviser les travailleurs
pour éviter qu’ils réagissent tous ensemble, une attitude qui témoigne de sa
crainte de voir le mécontentement se transformer en explosion sociale. Aux
travailleurs, aux chômeurs, à tous ceux qui souffrent des conséquences de sa
politique, de lui montrer qu’il a raison de le craindre.
Gilles BOTI (Lutte ouvrière n°2674)
Vendredi
1er novembre
LCI :
Débat avec Nathalie Arthaud
à 22h00
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