Tenir compte des études environnementales, une nécessité absolue
Chacun a en tête le grave
incendie de l’usine Lubrizol à Rouen fin septembre dernier, et ses conséquences
indiscutables au niveau de la pollution, et des risques sanitaires induits.
On
a appris que le préfet de Seine maritime avait accepté des augmentations de
capacités de stockage de produits dangereux dans l’usine sans évaluations
environnementales. Ces produits à l’origine de l’incendie.
Certes,
il ne l’a pas fait de son propre chef, mais dans le cadre de la loi et de la
réglementation en vigueur, lesquelles viennent d’être assouplies ces dernières
années. Ainsi, depuis juin 2018, le gouvernement a publié un décret qui réduit le périmètre des projets soumis à l'évaluation environnementale
qui, jusqu’alors, étaient soumis à une autorité indépendante. « Parmi les installations concernées figurent
les installations Seveso, qui constituent les installations les plus
dangereuses au sein de l'Union européenne, du fait de la quantité de produits dangereux
qu'elles mettent en œuvre. Malgré cela, l'exécutif a décidé de soustraire les
modifications de ces établissements à une évaluation environnementale
systématique pour les soumettre à une procédure d'examen au cas par cas ».
Cette loi
de « simplification » a donné cette compétence au préfet lorsque le projet consiste en une modification des installations,
et non une création, ce qui a été le cas dans celui de Lubrizol. C’est donc le préfet qui s'est prononcé sur
les deux demandes de cette entreprise et non l'autorité environnementale
indépendante. Dans les deux cas, il a considéré qu'il n'y avait pas lieu à
évaluation environnementale.
Oui, il y a quelque chose qui cloche
Lorsqu’il est question de projet et
d’évaluation environnementale, chacun comprend que cela ne puisse pas nous
laisser indifférent à Argenteuil. Et que nous fassions un certain rapport entre
ce drame de Rouen et le combat contre le projet Cap Héloïse. Bien évidemment,
toutes proportions gardées. Mais tout de même…
Dans l’affaire Lubrizol, il est question d’un
préfet qui ne peut pas s’appuyer-il l’a décidé- sur une évaluation environnementale.
Dans notre combat, il est question d’un préfet qui devrait tenir compte de deux
analyses fines environnementales (celle initiée par le préfet de région il y a
plus de deux ans, et celle des conclusions défavorables d’un commissaire
enquêteur). Mais il décide de passer outre…
Il n’y a pas quelque chose qui cloche dans
tout cela ? DM
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