Michelin :
non au diktat capitaliste
Avec 1,2 milliard d’euros de
profits en 2018, Michelin a décidé de fermer son usine de La Roche-sur-Yon qui
emploie 619 salariés. À Belfort, General Electric poursuit son plan de
fermeture avec 800 licenciements. Moins spectaculaire mais tout aussi
révoltant, des banques aussi prospères que la Société générale et BNP Paribas
suppriment des milliers d’emplois.
Et c’est toujours la même
histoire. En ce qui concerne la fermeture de l’usine de La Roche-sur-Yon, Michelin
nous explique être victime de la concurrence et du ralentissement mondial. Mais
qui est menacé dans son emploi et son salaire ? Qui est mis devant
l’obligation de quitter maison, famille, amis dans l’espoir de conserver un
emploi ? Et qui risque de se retrouver à Pôle emploi ?
Les seules victimes sont les
ouvriers et les employés de Michelin, les intérimaires et les salariés des
sous-traitants. Pour les actionnaires de Michelin, ce sera tout bénéfice. Ils
touchaient déjà des dividendes confortables, la fermeture de l’usine les
consolidera !
Bruno Retailleau, sénateur de
Vendée, ex-filloniste, homme de droite habitué à pourfendre le monde ouvrier,
s’est fendu d’un communiqué pour critiquer la fermeture de l’usine de La
Roche-sur-Yon. Il y regrette le manque de respect de Michelin vis-à-vis des
salariés et des élus et déplore un manque de concertation. Où et quand a-t-il
vu que les capitalistes demandaient la permission des salariés avant de fermer
et respectaient les engagements pris auprès d’eux ?
Crise ou pas crise, les
actionnaires veulent amasser leurs dividendes et grossir leurs fortunes avec
des actions dont le cours doit toujours monter. Aux ouvriers de suer toujours
plus de profits et d’être traités comme des pions !
La décision de Michelin est
l’expression même de la dictature capitaliste sur la classe ouvrière et sur
toute la société. À une poignée et pour sauver leurs profits malgré la crise,
les grands actionnaires menacent la vie de plusieurs centaines de familles,
d’une ville et d’une région tout entière. C’est de cette dictature capitaliste
que toute la société crève aujourd'hui.
La société n’a pourtant jamais
été aussi riche. Les usines elles-mêmes n’ont jamais été aussi performantes. Ce
dont nous crevons, c’est de la course aux profits et de cette concurrence
acharnée qui est menée avec la peau des travailleurs.
La rapacité patronale ne peut que
s’exacerber face au marasme mondial et aux incertitudes qui pèsent sur leurs
affaires. Tout ce que la bourgeoisie peut prendre aujourd'hui aux salariés pour
se protéger de la prochaine catastrophe économique annoncée, elle le prendra.
Malgré le 1,2 % de
croissance dont se vante le gouvernement, aucune entreprise du privé ou du public
n’échappe aux restructurations ou aux suppressions d’emplois. Partout, les
charges et les rythmes de travail sont épuisants et les salaires bloqués à des
niveaux scandaleusement bas.
Quant au secteur de l’automobile,
il anticipe un coup de frein, du fait du ralentissement économique mondial, et
fait replonger les ouvriers dans l’ambiance du krach de 2008.
Malgré les milliards de profit
accumulés ces dernières années, partout, il est question de budgets épuisés,
d’intérimaires renvoyés, d’équipes supprimées, de chômage partiel. Et cela va
de pair avec les cadences folles et les heures supplémentaires, compétitivité
et rendement obligent. Là, on invite les salariés à réfléchir à leur avenir
professionnel dans une autre entreprise, ici, on les pousse à démissionner.
Partout, pend l’épée de Damoclès du licenciement.
Le grand patronat s’organise déjà
pour faire payer l’aggravation de la crise aux exploités. Si l’on ne veut pas
que ce soit une catastrophe pour les travailleurs, il faut s’organiser et se
préparer à se défendre collectivement.
Il n’y aura pas d’échappatoire.
Lorsque la crise se généralisera, elle touchera tous les secteurs et tous les
pays.
À l’échelle du monde, Volkswagen
a annoncé 7 000 suppressions d’emplois, Nissan, 12 500. Les banques
en ont programmé 44 000… D’un bout à l’autre de la planète, les travailleurs
sont victimes de la même dictature capitaliste, de la même rapacité, de la même
irresponsabilité.
La seule issue réside dans la
capacité de la classe ouvrière à engager le bras de fer avec la bourgeoisie.
D’abord, pour la faire reculer et lui imposer de payer pour sa crise. Mais,
aussi et surtout, pour contester son pouvoir sur l’économie. Car on ne s’en
sortira pas sans renverser la dictature de la classe capitaliste sur l’économie
et sur toute la société.
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