lundi 22 juillet 2019

Bonnes lectures de l’été (9) : Françoise Frenkel, rien où poser sa tête, Folio


Quand on devient apatride et que l’on risque la mort



Par hasard, j’ai lu qu’un des plus grands sociologues du XXème siècle, Norbert Élias, après avoir fui le nazisme, avait été emprisonné en Angleterre à la déclaration de guerre en tant que citoyen allemand ! C’est ce qui arriva également en France à nombre de réfugiés.
         « Rien où poser sa tête » raconte le long parcours de celle qui tint la librairie française de Berlin jusqu’aux derniers jours avant l’entrée en guerre en septembre 1939.
         Commença alors pour elle, pour ses origines juives, une longue itinérance qui finira par lui faire rejoindre après bien des détours et des peurs, l’havre de la Suisse, ce qui allait lui permettre de survivre.
         Fugitive, traquée, elle dut franchir bien des obstacles où les autorités françaises eurent une large part, rencontrant alors des fonctionnaires zélés appliquant les « consignes » et les « ordres » à l’encontre de la population juive. Mais si elle put finalement les déjouer, c’est qu’elle rencontra aussi aide, soutien et protection, que ce soit du côté de ce coiffeur niçois et de sa famille, ou encore de ce soldat italien qui juste au moment où, pour la seconde fois, elle allait franchir la frontière n’appliqua pas les consignes.
         Un livre qui nous aide bien sûr à réfléchir sur le sort des migrants d’aujourd’hui.

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