A lire en pensant à « Sous les pavés, la plage »
C’est certes un gros
« pavé », mais justement, les vacances sont l’occasion non seulement
de lire, mais de lire également ce genre d’ouvrage qui concerne directement les
travailleurs et les militants.
Gérard
Noiriel est un des très grands historiens d’aujourd’hui. Il est aussi un
militant de l’éducation populaire.
Pour
résumer, le livre s’interroge sur le rapport entre les dominants et les dominés
du début du XVème siècle à aujourd’hui. Alors que s’achève la Guerre de Cent
ans, l’Etat royal a développé son système de perception des impôts dans tout le
royaume de France. De cette façon, il invente en voulant le rançonner le
« peuple » qui ne va pas cesser de ne pas se laisser faire.
Cette
Histoire s’achève à l’époque des « années Macron » que nous
connaissons. Dans un entretien avec Médiapart, Gérard Noiriel soulignait
qu’« Emmanuel Macron se sert beaucoup de l’histoire comme support
idéologique… Mais c’est une conception de l’Histoire qui vise à légitimer
complètement le libéralisme et dont le peuple est absent… ». Pour lui,
il s’agit donc de rétablir l’existence active du peuple et de ses différentes
fractions dont les combats ont fait la société française telle qu’elle est
aujourd’hui.
Tout son
livre est l’occasion d’une réflexion très actuelle sur les différentes
identités qui l’imprègnent et le déroutent pour certaines comme l’identité nationale,
mais aussi sur les identités sociale, de classe, de genre, d’origine. Cet
ouvrage aide à y voir clair, alors que le nationalisme a le vent en poupe dans
le jeu politique.
Toutes
ces questions sont abordées dans une histoire populaire de la France de plus de
six siècles (d’où les 750 pages de l’ouvrage), dans un livre passionnant de
réflexions et d’interrogations. Totalement convaincantes ou pas, ces dernières
permettent en tout cas, certes à contre-courant, de s’interroger sur les discours
dominants et plus qu’inquiétants d’aujourd’hui.
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