Il y avait un respect mutuel qui devrait exister partout
Claude Vienney vient de
disparaître à l’âge de 91 ans. A elle seule, sa vie résume ce que fut le Parti
Communiste Français dont l’histoire a été intimement liée à sa propre vie, de
l’enfance de Claude à sa disparition. Un PCF qui fut fondé fin 1920, et dont
les trotskystes que nous sommes se revendiquent, en tout cas, celui de cette
fondation et des premières années, avant que le stalinisme l’emporte en son
sein et le corrompe définitivement.
Les
parents de Claude, Octave et Maria Rabaté, furent des militants gagnés au
communisme par la Révolution russe. Son père devint un des cadres dirigeants du
PCF. Sa mère abandonna l’enseignement primaire pour en devenir une permanente.
Elle fut élue députée de Paris à la Libération.
Claude
était mariée à Pierre Vienney, le fils d’un des avocats de Gabriel Péri. Pierre
dirigea longtemps les services de la Ville d’Argenteuil. Je l’avais rencontré
personnellement il y a une dizaine d’années. Nous avions échangé alors sur son
parcours.
Jusqu’au
bout, Claude aura été une militante de son parti. C’est ce que nous avions en
commun. Elle de son parti, le PCF, moi du mien, celui, trotskyste, Lutte
ouvrière.
Ces
dernières années, elle était venue à notre banquet annuel de la salle Jean
Vilar. Et pas seulement pour banqueter. Je la revois cette année, en février
dernier, ferraillant avec Nathalie ARTHAUD lors du débat que notre camarade
avec animé dans la salle Pierre Dux. Entre communistes ayant des divergences
gigantesques, il y avait de quoi discuter. Ce qu’il n’aurait jamais fallu cesser de
faire, mais ce que la stalinisation à la fin des années 1920 du PCF empêcha
radicalement, les trotskystes devenant alors pour les dirigeants du PCF des
militants à faire taire quand ce n’était pas à abattre purement et simplement.
En
tout cas, c’est cette dernière image de Claude Vianney lors de cette dernière fête
que nous garderons, puisque cette rencontre montrait enfin, que des communistes
divers, contre le sectarisme, non seulement pouvaient se respecter mais pouvaient
discuter sereinement ensemble.
Dominique MARIETTE
Le
frère de Claude, Jean Rabaté a écrit un livre sur leurs parents que j’ai lu
avec intérêt, « Octave et Maria, du Komintern à la Résistance », qui
est paru aux Temps des cerises, et que m’avait procuré Claude.
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