mardi 9 juillet 2019

Argenteuil : PCF, le décès de Claude Vienney


Il y avait un respect mutuel qui devrait exister partout

 
Lors du débat que nous évoquons ci-dessous

Claude Vienney vient de disparaître à l’âge de 91 ans. A elle seule, sa vie résume ce que fut le Parti Communiste Français dont l’histoire a été intimement liée à sa propre vie, de l’enfance de Claude à sa disparition. Un PCF qui fut fondé fin 1920, et dont les trotskystes que nous sommes se revendiquent, en tout cas, celui de cette fondation et des premières années, avant que le stalinisme l’emporte en son sein et le corrompe définitivement.
         Les parents de Claude, Octave et Maria Rabaté, furent des militants gagnés au communisme par la Révolution russe. Son père devint un des cadres dirigeants du PCF. Sa mère abandonna l’enseignement primaire pour en devenir une permanente. Elle fut élue députée de Paris à la Libération.
         Claude était mariée à Pierre Vienney, le fils d’un des avocats de Gabriel Péri. Pierre dirigea longtemps les services de la Ville d’Argenteuil. Je l’avais rencontré personnellement il y a une dizaine d’années. Nous avions échangé alors sur son parcours.
         Jusqu’au bout, Claude aura été une militante de son parti. C’est ce que nous avions en commun. Elle de son parti, le PCF, moi du mien, celui, trotskyste, Lutte ouvrière.
         Ces dernières années, elle était venue à notre banquet annuel de la salle Jean Vilar. Et pas seulement pour banqueter. Je la revois cette année, en février dernier, ferraillant avec Nathalie ARTHAUD lors du débat que notre camarade avec animé dans la salle Pierre Dux. Entre communistes ayant des divergences gigantesques, il y avait de quoi discuter. Ce qu’il n’aurait jamais fallu cesser de faire, mais ce que la stalinisation à la fin des années 1920 du PCF empêcha radicalement, les trotskystes devenant alors pour les dirigeants du PCF des militants à faire taire quand ce n’était pas à abattre purement et simplement.
         En tout cas, c’est cette dernière image de Claude Vianney lors de cette dernière fête que nous garderons, puisque cette rencontre montrait enfin, que des communistes divers, contre le sectarisme, non seulement pouvaient se respecter mais pouvaient discuter sereinement ensemble.
                                                                      Dominique MARIETTE

Le frère de Claude, Jean Rabaté a écrit un livre sur leurs parents que j’ai lu avec intérêt, « Octave et Maria, du Komintern à la Résistance », qui est paru aux Temps des cerises, et que m’avait procuré Claude.


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