La mobilisation des travailleurs
des urgences hospitalières dure et se renforce. Désormais, plus de 80 services
sont concernés à travers toute la France. Et pour cause, la situation y est
catastrophique.
Avec les fermetures de lits et
les suppressions de postes qui se sont enchaînées depuis des dizaines d’années,
les services d’urgence ont été noyés sous l’afflux des patients dont le nombre
est passé de 10 millions en 1996 à 21 millions en 2016.
Les grévistes réclament des
moyens. Et ils savent qu’ils peuvent compter sur le soutien des couches
populaires dans leur combat car ces services de santé sont vitaux au sens
propre du terme. Ils réclament aussi des augmentations de salaire car, comme
tous les travailleurs, leurs salaires ne leur permettent pas de vivre dignement.
Mardi 11 juin, tous les travailleurs de Santé sont appelés à se mobiliser par
plusieurs syndicats et un collectif des services d’urgence.
L’état de ces services est le
symbole de la complète décomposition des hôpitaux publics et plus globalement
de celle de tous les services publics. Car, pour financer les cadeaux au grand
patronat, les subventions aux grandes entreprises, les suppressions de
cotisations patronales… l’État coupe en permanence dans les budgets nécessaires
à la population comme la Santé, l’Éducation, les transports ou encore la Poste.
Tout cela est la conséquence de
la crise du capitalisme. Le grand patronat s’enrichit en accroissant son
parasitisme et il ne se donne même plus la peine de jouer son rôle de
développer la production.
L’actualité des plans de
suppressions d’emplois, avec l’ex-site Whirpool à Amiens, celui d’Ascoval à
Saint-Saulve dans les Hauts-de-France, tous deux menacés de fermeture, ou
encore de General Electric qui a décidé de supprimer 1000 emplois à Belfort,
montre qu’investir dans la production n’intéresse que très peu les
capitalistes. À moins de profits rapides et assurés, ils ne le veulent pas.
Ce ne sont même plus des
investisseurs, ce sont des aventuriers de la finance appâtés par les millions
d’aides des pouvoirs publics. Pourquoi investiraient-ils dans la production
alors que les marchés sont saturés, que la guerre commerciale est féroce et
qu’investir dans la finance, spéculer, est bien plus lucratif ?
Même l’aide aux plus pauvres est
un marché pour ces financiers. Dans l’affaire des steaks hachés sans viande
vendus aux associations caritatives, une des deux entreprises ayant remporté le
contrat de ces denrées alimentaires pour les plus démunis pour un montant de
5,2 millions d’euros, était une société-écran. Un montage financier a permis à
un spécialiste français des paradis fiscaux, Valéry Le Helloco, de faire venir
ces steaks hachés de l’autre bout de l’Europe sans même avoir une entreprise.
Le parasitisme de classe
capitaliste étrangle toute la vie sociale, menant tout droit l’humanité vers le
précipice. La classe ouvrière est la seule classe sociale capable de s’y
opposer.
Cela peut paraître utopique. Car
ces dernières années, si on a vu beaucoup de catégories sociales se battre, il
n’y a pas eu de mobilisations massives dans les grandes entreprises. Alors que
les travailleurs auraient des moyens autrement plus efficaces que n’importe
quelle autre catégorie sociale d’affronter la bourgeoisie et de la faire payer.
Quand les travailleurs n’ont pas
confiance dans leur force collective, ce sont les valeurs de la société
bourgeoise, relayées par les médias et les intellectuels au service de cet
ordre social, qui s’imposent et font accepter leur sort aux exploités. Mais il
n’empêche que la classe ouvrière est la seule classe qui peut renverser la
bourgeoisie.
Le capitalisme a créé des moyens
de production collectifs en y concentrant des milliers de travailleurs. Et au
sein des multinationales, des centaines de milliers de salariés sont intégrés
dans un même processus de production. Aujourd’hui, tout est organisé pour le
compte de quelques grandes familles bourgeoises mais pour l’organiser dans
l’intérêt collectif, il serait nécessaire d’exproprier la classe capitaliste.
Seuls les travailleurs pourront
mener ce combat jusqu’au bout. Car, comme disait Karl Marx, ils n’ont rien
d’autre à perdre que leurs chaînes.
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