Police :
la violence de l’État
La liste des violences policières
s’allonge à chaque manifestation.
Une information judiciaire vient
tout juste d’être ouverte à propos du décès, datant du 2 décembre, d’une
Marseillaise.
Cette octogénaire habitait au
quatrième étage d’un immeuble et voulait fermer ses volets, pour se protéger
des gaz lacrymogènes lors d’une manifestation. C’est alors qu’elle a reçu une
grenade qui l’a gravement blessée à la tête. Conduite à l’hôpital, elle est
morte lors de l’opération. Ces circonstances n’ont pas empêché le procureur de
la République de Marseille de déclarer :« On ne peut pas établir
de lien de cause à effet entre la blessure et le décès. »
Plus récemment à Toulouse, le 2
mars, un couple d’un certain âge ne faisant pas partie des manifestants est
arrivé à côté des CRS, qui ont poussé la femme au sol, puis son mari. La scène
a été filmée par des témoins et des journalistes. Le procureur a expliqué que
ces deux personnes plutôt âgées ont « proféré des insultes à l’encontre
des policiers et l’une a tenté de dérober une grenade ».
Le même jour, à Toulouse, un
hémiplégique en chaise roulante a reçu du gaz lacrymogène au visage. Souffrant
de problèmes respiratoires, il était équipé d’un masque de ski. Fatale
erreur : « On m’a arraché mon masque de ski et on ne voulait pas
me le rendre. Alors j’ai suivi le policier. Je voulais juste qu’il me le rende
et rentrer chez moi », a-t-il déclaré. Mais il a été gazé.
Toujours le même jour, à Bordeaux
cette fois, un député de la France insoumise qui quittait tranquillement la
manifestation a été matraqué alors qu’il brandissait sa carte de député. « Les
forces de l’ordre ont fait correctement leur travail. Je les soutiens
totalement », a ensuite déclaré le préfet de Gironde.
Ces faits récents s’ajoutent au
bilan de ces derniers mois, fait d’yeux crevés et de mains arrachées. Selon un
journaliste qui a effectué le recensement des violences, du début du mouvement
à début mars on comptait 202 blessures à la tête, 21 éborgnés et cinq mains
arrachées !
Manifestement, un certain nombre
de policiers et de CRS ne se gênent pas pour cogner, utiliser des lanceurs de
balles de défense et des grenades. Ils ne risquent rien car ils sont couverts
par la justice et par les autorités, comme en témoignent les déclarations des
procureurs et des préfets et par l’extrême lenteur de la justice dans le cas de
Marseille.
En fait, les violences policières
s’intègrent à la stratégie du gouvernement. D’un côté il y a le grand débat
censé permettre de recueillir l’avis de la population, de l’autre il y a les
violences du pouvoir pour effrayer et décourager les manifestants sous prétexte
de lutter contre les casseurs.
Seulement, au rang des casseurs,
il faut aussi compter les policiers. Macron a déclaré que « lorsqu’on
va dans des manifestations violentes on est complice du pire ». C’est
une menace adressée à tous ceux qui voudraient continuer à manifester.
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